Acquisition vidéo : quatre boîtiers en test !

Pour immortaliser ses exploits sur le dernier jeu vidéo en vogue et éventuellement les partager sur des plateformes type YouTube ou des réseaux sociaux, le meilleur allié qu'on puisse trouver, c'est un boîtier d'acquisition (ou capture) vidéo. Il devient même indispensable quand le terrain de jeu est sur console, où si le PC n'est pas assez insatiable pour digérer une capture 100 % logicielle. Nous avons testé trois boîtiers externes et une carte interne, tous HD 1080p, à la recherche de la perle rare.

AverMedia, Elgato, Hauppauge et Roxio seront nos quatre protagonistes de ce dossier. Oui, il manque - cruellement - Blackmagic Design et son Intensity Shuttle USB 3.0. Le produit est demandé, lorsqu'il arrivera à la rédaction nous tâcherons de mettre ce dossier à jour au plus vite. Mais les enseignements apportés par cette sélection sont déjà bien forts. Il faut en effet s'atteler à la question de la capture vidéo avec quelques bagages pour éviter les déconvenues. Connectique, formats et codecs, protection HDCP, pass-through, etc. Autant d'aspects qu'un manque de connaissance peut transformer en désillusions. Aussi, avant d'en venir aux tests des produits, quelques explications s'imposent.



Pour commencer, parlons connectique. Sur PS3, c'est assez simple : la protection HDCP appliquée à la lecture de films Blu-ray comme aux jeux vidéo, via HDMI, condamne à utiliser la sortie propriétaire Sony A/V Multi Out, qui n'est autre que du YUV (YPbPr). Cette connectique, également appelée composante (component en anglais) est de type analogique : on perd donc un peu en qualité, conversion oblige, par rapport à du HDMI. Cela se traduit essentiellement par une netteté moindre de l'image. Mais la connectique composante sait véhiculer, contrairement à ce qu'on lit à gauche et à droite sur le Web, un signal en 1080p à 60 Hz (c'est-à-dire 60 images par seconde). Ce sont les téléviseurs ou les boîtiers d'acquisition qui peuvent brider l'entrée composante à du 1080i. Depuis une Xbox 360 (la génération équipée de HDMI et correctement mise à jour), la capture peut se faire directement en HDMI, Microsoft n'ayant pas voulu étendre la protection HDCP aux flux de jeux. Un bon point ! Ceci étant aussi valable pour l'univers des PC. Notez que certains fabricants de cartes d'acquisition vidéo fournissent tous les câbles, d'autres pas. Vérifiez donc bien le contenu de la boîte.



Maintenant, pour jouer dans de bonnes conditions, le pass-through (ou pass-thru) doit se montrer à la hauteur. De quoi s'agit-il ? Tout simplement du rôle de passerelle que joue le boîtier, qui vient se brancher entre la console et l'affichage (télé ou moniteur). Un pass-through efficace doit supporter un flux en 1080p à 60 im/s pour ne pas dégrader la fluidité des images. Ce, indépendamment du potentiel de capture. Nous verrons que ça n'est pas toujours le cas. Enfin, pour faciliter le partage, outre les options proposées dans le logiciel qui accompagne le boîtier d'acquisition (publication sur YouTube, sur les réseaux sociaux, diffusion en direct sur des plateformes comme Twitch, etc.), il faut veiller au format de l'encodage. Tous les boîtiers ne sont pas égaux dans ce domaine : certains livrent des fichiers MP4 encodés en H.264/AVC prêts à l'emploi, d'autres sortent des conteneurs .TS ou .M2TS qui devront être convertis. Les qualités d'encodage varient par ailleurs.



Nous avons conduit nos tests sur la configuration suivante :

• Carte mère Asus P8Z77-V,
• Processeur Intel Core i3 2100 @ 3,1 GHz,
• 4 Go de DDR3,
• Carte graphique AMD Radeon HD R7950,
• SSD système Intel 520 series,
• Disque dur Maxtor Sata 3.0 Gb de 250 Go.

Conclusion

Ce comparatif, qui recevra une mise à jour dès que l'Intensity Shuttle USB 3.0 de Blackmagic Design aura franchi les portes de la rédaction, nous amène à nous poser cette question : à quoi peut ressembler le boîtier idéal ? Un appareil petit, fiable, avec les entrées et sorties nécessaires, si possible les câbles qui vont avec, un pass-through transparent qui ne nécessite pas que l'ordinateur soit allumé, une capture de grande qualité, simple à mettre en oeuvre, à éditer et à partager. Mais attendez, ne serait-ce pas le Game Capture HD que nous décrivons là ? Oui, vous l'aurez compris, Elgato frappe très fort avec son boîtier, qui sur la plupart des attentes répond de manière idéale. Attention, il n'est pas parfait pour autant, aussi nous pouvons dresser la liste - courte - des points à améliorer : proposer une capture en 1080p à 60 im/s (ceci est valable pour tous), laisser l'utilisateur choisir sa cadence de capture (en images par seconde), ajouter la capture photo d'écran, réduire la latence de prévisualisation et, pourquoi pas, ajouter une sortie analogique du même type que celle en entrée. Mais si tout cela se faisait, ce serait sûrement aux dépens du prix, déjà plus élevé que chez la concurrence. Nous verrons comment Elgato évoluera à l'avenir.



Les autres boîtiers de capture sont-ils tous à bannir ? Non assurément. Déjà, ils sont moins chers, ce qui constitue une force en soi. Cela dit, il y a du bon et du moins bon... Et le problème, c'est qu'ils ont tous un défaut (au moins) assez gênant. Chez AverMedia, c'est le pass-through qui est mauvais (franchement handicapant pour jouer), tandis que l'absence de sortie rend l'expérience déroutante et la consommation CPU se montre trop élevée. Mais la capture est de très bonne qualité ! Chez Hauppauge, c'est le conteneur d'encapsulage TS qui pourrit quelque peu l'existence, et ce pour une qualité de capture guère mirobolante. Mais la consommation CPU est quasi nulle et les paramétrages du boîtier donnent une totale liberté à l'utilisateur. Enfin chez Roxio, la limite au 1080i en YUV et le caractère dépouillé de l'emballage freinera des utilisateurs, notamment tous ceux de PS3. Mais la qualité est très correcte et le prix attractif. En définitive, si vous ne voulez pas être déçu, votre unique choix c'est Elgato !