Un Street Fighter au goût d'antan, avec de nouveaux modes
Un "nouveau" Street Fighter II donc, qui souhaite à la fois réunir les fans du Street d'antan, et les inconditionnels de la HD moderne. Pour cela, Capcom a fait le choix d'offrir deux rendus de son Ultra Street Fighter II : The Final Challengers avec d'un côté la possibilité de jouer avec un style rétro (au bon goût de Super Street Fighter II) et de l'autre celle de jouer avec un rendu retravaillé. A ce sujet, certains pesteront sans doute ici face à un côté un peu trop "Flash", mais le rendu reste malgré tout assez réussi, et permet qui plus est de jouer en plein écran. En effet, en mode Retro, le jeu offre certes ces bons vieux pixels d'antan, mais il faudra alors se contenter d'un affichage en 4/3, avec des illustrations verticales de part et d'autre de l'écran pour combler le vide. Enfin, soulignons que ce côté rétro/néo s'applique également à la bande-son du jeu. On peut bien sûr décider de jouer avec des graphismes actuels et la musique rétro, ou inversement, ce qui est une excellente chose. À noter toutefois que tout cela se configure dans le menu Options du jeu, impossible donc de switcher à la volée, comme c'est le cas sur un Wonder Boy : The Dragon's Trap par exemple. Dommage.Côté contenu, cet Ultra Street Fighter II : The Final Challengers ne fait pas dans la demi-mesure, avec un menu principal particulièrement fourni. Ainsi, en plus de pouvoir s'adonner au légendaire mode Arcade, ainsi que lancer une partie en Versus, le jeu permet de jouer en ligne, histoire d'affronter la crème des joueurs du monde entier, mais également de se retrouver en mode Coop. Ce dernier permet (comme son nom le laisse supposer) de coopérer avec un ami pour mettre au tapis un adversaire. Des combats en 2 vs 1 donc, avec une jauge de vie commune aux deux joueurs, et un seul round à remporter pour l'adversaire, contre deux pour le tandem de combattants.
A cela s'ajoutent un mode Entrainement, une Galerie plutôt fournie en artworks et illustrations, un Atelier pour personnaliser son/ses combattant(s) favori(s), ainsi que le tout nouveau mode La Voie Du Hado. Ce dernier permet de réaliser un rêve de gosse, puisque le jeu passe alors en vue subjective, et demande au joueur de mimer des Hadôken et autres Dragon Punch à la force des joy-con. Une fonction plutôt amusante en soi, bien que franchement ridicule à réaliser, mais qui relève rapidement davantage du gimmick que d'un vrai mode de jeu à part entière.
Enfin, côté catalogue, cet Ultra Street Fighter II : The Final Challengers affiche l'essentiel des combattants de notre enfance, avec évidemment tout le roster de Super Street Fighter II, auquel viennent s'ajouter Akuma, mais aussi les inédits Evil Ryu et Violent Ken. Deux variantes des personnages emblématiques de la saga, qui disposent pour l'occasion d'attaques et de mouvements propres.
Une fois son mode de jeu et son personnage sélectionnés, pas de (grande) surprise, on se retrouve face à un Street Fighter II on ne peut plus classique. Les plus observateurs noteront toutefois quelques ajustements plutôt bien sentis au niveau du gameplay, avec notamment la possibilité d'annuler une chope, ou encore quelques modifications de gameplay pour faciliter certains coups spéciaux, notamment du côté de chez Sagat.
Un Street Fighter de salon... qui tient dans la poche !
Un Ultra Street Fighter II qui fait le job donc, même si certains hurleront évidemment à la vile resucée, avec un opus qui n'apporte finalement rien de bien nouveau. C'est toutefois le format Nintendo Switch qui parvient ici à sublimer l'expérience globale, puisque ce nouveau Street Fighter peut évidemment se jouer sur la TV du salon, mais aussi (et surtout !) sur l'écran de la console. Les deux manières de jouer ne souffrent d'aucune forme de ralentissement ou de détérioration graphique (contrairement à un NBA Playgrounds par exemple) et il faut admettre que c'est un pur bonheur de que pouvoir emmener son Street Fighter II partout. Là encore, en quelque sorte, c'est un rêve de gosse qui se réalise, même si le jeu a d'ores et déjà eu droit à quelques opus portables très réussis.Toutefois, si le côté nomade de la Nintendo Switch parvient à booster l'intérêt du jeu, on regrette que la jouabilité aux joy-con soit si approximative. En effet, en mode solo, ceux qui apprécient sortir les coups spéciaux à la croix lâcheront très rapidement l'affaire, la Switch étant tout simplement dépourvue de croix directionnelle, et diriger son personnage à la force des quatre boutons du joy-con gauche est un vrai supplice. Idem, le jeu permet bien à deux joueurs de s'affronter chacun un joy-con en main, mais là encore, impossible de profiter d'une expérience digne de ce nom. Il faudra donc impérativement apprendre à jouer au stick directionnel, ou faire l'acquisition d'une manette Controller Pro, la seule (selon nous) à même de proposer une expérience de jeu optimale, grâce (entre autres) à la présence d'une vraie croix directionnelle. Toujours est-il que cet Ultra Street Fighter II : The Final Challengers, malgré son côté flash/light/recyclage (rayez la mention inutile), reste un joli modèle de plaisir de jeu immédiat, avec juste ce qu'il faut de remaniement niveau gameplay, le côté nomade qui fait son effet, et la présence des personnages phares de la saga, ceux que tout le monde souhaite retrouver dans un Street Fighter digne de ce nom.
Pour ce qui est de l'épineuse question du tarif de ce Street Fighter 2 version Nintendo Switch, si le prix de vente conseillé est bel et bien fixé à 39,99 euros, nombreux sont les revendeurs à proposer la précieuse cartouche à moins de 30 euros.