À vous la Piston Cup sur Cars 3 !
Les amateurs de jeux vidéo le savent, les adaptations vidéoludiques de blockbusters cinématographiques sont rarement de franches réussites. A quelques exceptions près, nombreux sont ceux qui se souviennent encore douloureusement de ce jour où, plein de fougue et d'excitation, ils ont inséré dans leur console Les Visiteurs sur PSOne, Superman Returns, Taxi 2 et 3, voire même E.T. sur Atari pour les plus malchanceux. Heureusement, dans ce registre, on compte également quelques franches réussites, notamment dans le monde du retrogaming avec Aladdin, Le Roi Lion, Darkwing Duck, Goldeneye, Die Hard Trilogy ou plus récemment Alien ou encore Mad Max... Aujourd'hui, c'est donc au tour de Cars 3 de faire l'objet d'un jeu vidéo officiel, sous-titré Course vers la Victoire, et décliné sur toutes les consoles de salon qui respirent encore.Un jeu qui promet évidemment, non seulement de briser la malédiction, mais aussi (et surtout !) de prolonger l'expérience cinématographique à la maison, en reprenant les personnages de Cars, ainsi que ce qui fait l'essence même de la saga : la course automobile. De ce fait, cet épisode démarre par un petit didacticiel aux commandes de l'infatigable Flash McQueen, qui va permettre de se familiariser avec les commandes. Rien de bien sorcier ici, si ce n'est qu'il est possible de rouler sur deux roues ou même en marche arrière (entre autres) pour accumuler du turbo, sans oublier la possibilité de sauter par dessus les obstacles ou encore jouer des coudes avec des adversaires un peu trop collants.
Après cette brève introduction, Cars 3 révèle son Panthéon, à savoir une large liste de défis qu'il faudra réaliser en course pour améliorer son rang, et avoir la chance à terme d'affronter le grand rival Jackson Storm. Pour cela, le joueur va devoir effectuer de très nombreuses courses (des Rencontres), avec la possibilité d'incarner une bonne vingtaine de personnages de la saga, que l'on peut décider de personnaliser si on le souhaite. A noter que tous les modes de jeu, ainsi que les personnages et éléments de modification, ne sont pas disponibles d'entrée de jeu et qu'il faudra les débloquer au fur et à mesure. Pas de mode Histoire à proprement parler ici, mais de nombreuses courses à enchaîner pour faire évoluer sa progression au Panthéon.
Côté modes de jeu, on peut donc participer à des courses classiques où il faudra terminer premier en usant de ses talents de pilote, mais on pourra aussi profiter d'un mode Combat. Si le but est là encore de terminer en tête, il est possible d'utiliser des armes pour ce faire, comme dans Mario Kart. On déverrouille également un mode Stock Car, qui nécessite ici d'anéantir un maximum d'ennemis roulants apparaissant par vague, sans oublier un défi Top Chrono (un contre la montre), ainsi qu'un mode Cascade, nécessitant de réaliser un max de figures en un temps limité. Un mode libre permet quant à lui de se balader sur un terrain de jeu propice à de nouveaux défis, sans oublier une section multijoueur, permettant de jouer jusqu'à 4 (sur PS4/Xbox One/Switch). Pas de mode multijoueur online ici, uniquement du local.
Cars 3 est donc clairement généreux en modes de jeu, mais aussi en personnages. On retrouve plus de 20 voitures issues de la licence Disney/Pixar, sans oublier une vingtaine de circuits à parcourir. Il faudra donc de nombreuses heures pour venir à bout de tous les défis proposés par le jeu. Un très bon point. Un jeu intégralement en français bien sûr (voix et textes), ce qui est un plus indiscutable pour les parents qui souhaitent en faire l'acquisition pour leur(s) enfant(s).
Une technique d'un autre âge, oui mais...
Toutefois, si Cars 3 est inattaquable sur le fond, c'est sur la forme que le jeu officiel tiré du film pêche. Malgré un test effectué sur PS4 Pro (et TV 4K), le jeu affiche des graphismes assez sommaires, même si on relève quelques jolis effets ça et là en fonction des circuits. L'oeil avisé repère très vite des textures bien pauvres, un bel aliasing, un bon vieux clipping comme on en fait plus et même quelques francs ralentissements de l'action, pourtant jamais franchement trépidante. En effet, ce Cars 3 s'adresse à un public assez jeune, et il ne faut pas en attendre une impression de vitesse décoiffante, loin de là. Les courses sont donc un peu mollassonnes, pas forcément barbantes grâce aux différents bonus comme la nitro, les raccourcis ou l'invincibilité temporaire, mais le joueur avisé s'ennuiera assez vite et pestera presque constamment face aux lacunes techniques du jeu.Néanmoins, on l'a dit, le jeu est destiné à un public très jeune... lequel s'avère évidemment nettement plus conciliant avec la section technique, ce dernier étant aussitôt captivé par l'atmosphère Cars, plutôt bien rendue, et la présence de tous les protagonistes. A cela s'ajoute un jeu plutôt simple à prendre en mains, et les quelques bambins qui ont pu essayer le titre par chez nous n'ont finalement pas relevé de gros défauts, hormis les doublages qui ne sont pas ceux du film. La plupart ont même eu franchement du mal à lâcher la manette. Certains ont simplement pointé du doigt une difficulté un peu élevée parfois, mais force est d'admettre que la licence Cars parvient visiblement à elle seule à gommer, aux yeux des enfants, tous les défauts que les gamers/adultes apercevront à l'écran. Certes, le jeu aurait clairement mérité un coup de polish niveau graphismes, mais les enfants ne semblent au final pas y prêter une très grande attention, et ces derniers prennent un vrai plaisir à évoluer dans ce Cars 3, aussi aliasé/clippé/mal texturé soit-il.