Project CARS 2 : la simulation au top de sa forme ?
Toujours développé par SlightlyMad Studios, Project CARS 2 fait incontestablement partie des jeux les plus attendus de l'année pour qui (comme moi) est un minimum amateur de simulations automobiles et qui a également su dompter le premier opus. Avec ce second épisode, les développeurs ont évidemment cherché à placer la barre encore plus haut, et à proposer encore plus : encore plus de réalisme, encore plus de bolides, encore plus de circuits, encore plus de réglages... Bref, tout pour faire de ce Project CARS 2 une réussite totale finalement. Et bien oui et non...En effet, dès le lancement de Project CARS 2, on sent immédiatement que les développeurs ont souhaité peaufiner leur nouveau bébé, avec une nouvelle vidéo d'introduction de toute beauté, mais aussi une interface totalement repensée, nettement plus ergonomique, rapide et fluide. Un excellent point. Un petit tour par les options permet également de constater à quel point le jeu est personnalisable. On peut ainsi paramétrer à sa guise les différents éléments à l'écran, modifier l'interface, modifier les contrôles, accéder à un système de réglage ultra-précis de ces même contrôles (sensibilité, zone morte...), gérer la météo, le talent de l'IA, l'agressivité de l'IA... Bref, il faudra incontestablement passer quelques minutes dans les options pour paramétrer son Project CARS 2. Là encore, un excellent point.
Et sur la piste alors ?
Une fois les bases paramétrées, il est grand temps de se lancer sur la piste. Que ce soit en Partie Rapide ou en Essais Privés, Project CARS 2 permet d'emblée d'accéder à l'intégralité de son garage, soit plus de 180 bolides. Comme dans le premier opus, on a droit ici à un très large variété de modèles, avec des bolides de route, des GT, des Proto, des monoplaces, des voitures historiques, des Nascar, mais également des modèles issus du championnat WRX. Côté circuits, même gigantisme avec un peu moins de 50 circuits différents, dont l'essentiel des classiques avec Spa-Francorchamps, Monza, Imola, Brno, Nürburgring, Fuji, Barcelone... A noter la présence de quelques circuits historiques comme Spa ou encore le Monza de l'époque, particulièrement bluffants à parcourir avec un véhicule d'antan. Bref, côté contenu, impossible de prendre à défaut ce second épisode, nettement mieux loti que le premier.Une fois son bolide et son véhicule choisis, il est grand temps de faire ses premiers tours de roues. Project CARS oblige, ces derniers peuvent s'avérer très délicats, dès la sortie des stands, si on accélère un peu trop généreusement. Il faudra en effet apprendre à faire monter ses gommes en température avant de pouvoir attaquer. Mais là encore, il faudra se monter d'une justesse assez exceptionnelle dans le volant/la manette pour sortir indemne d'un virage une fois les aides à la conduite sur Off. Il faudra doser au plus juste chaque action pour ne pas voir son bolide partir tout droit, perdre l'arrière en entrée de virage, ou encore patiner à outrance à la réaccélération. Autant dire que ceux qui espéraient découvrir une simulation un minimum abordable seront très déçus...
Heureusement, pour ceux-là, Project CARS 2 propose un système d'aides à la conduite très complet, et très personnalisable. On peut ainsi allouer l'ABS ou l'anti-patinage à une touche de la manette/du volant, pour activer/désactiver ce dernier en cas de besoin. Au volant, le gameplay est d'une précision absolument chirurgicale et c'est un vrai bonheur que de piloter les différents bolides du jeu. A la manette, le jeu est (de base) plus accessible que le premier opus, mais on n'échappera pas à quelques vrais moments de rage, tant il faut se montrer précis au niveau de la direction notamment. On pourra toujours compter sur quelques assistances pour parvenir à boucler les tours de piste de manière plus tranquille, mais cela engendrera forcément un peu de frustration chez ceux qui aiment jouer à une simulation telle qu'elle devrait l'être...
Une technique correcte, mais un degré d'authenticité juste extraordinaire
Graphiquement, Project CARS 2 est là encore plus abouti que l'opus précédent, mais contrairement à un Forza Motorsport 7, on ne parlera pas ici de vitrine technologique. En effet, certaines textures sont assez limites, l'affichage dans les rétros est assez ignoble, l'effet de pluie n'est pas folichon, avec en prime un effet de flickering assez désagréable sur certaines ombres et on dénote quelques bugs graphiques par-ci par-là. En revanche, on profite ici d'une authenticité absolument phénoménale. En effet, rarement un jeu du genre n'a su retranscrire à ce point la réalité d'une vraie course automobile, avec ce petit « côté crado » qui fait également tout le charme du sport auto. Pas forcément exemplaire d'un strict point de vue technique (même si l'ensemble reste très agréable à l'oeil de manière générale, avec en prime la gestion du HDR sur PS4 Pro), Project CARS 2 offre en contrepartie un réalisme saisissant lors de certaines situations, avec notamment un cycle temporel (lui aussi totalement paramétrable) géré de manière sensationnelle.Il suffit par exemple de démarrer une course de bon matin pour observer des effets de lumière très réussis, avec en prime un soleil qui viendra gracieusement vous éblouir dans la ligne droite. Au fur à mesure, les nuages viendront remplacer le sublime ciel bleu et c'est une averse qui viendra soudainement se déverser sur la piste, avec des endroits plus ou moins humides, sans compter de piégeuses rigoles d'eau à certains points clés du tracé qui influent sur la conduite. Une fois l'orage passé, le soleil est de retour, avec une piste qui s'assèche petit à petit, mais des flaques d'eau qui peuvent rester sur la piste, et venir piéger les moins prudents. A l'écran, tout ce système de transition météorologique est assez stupéfiant (merci le LiveTrack 3.0), et influe comme jamais sur la conduite à adopter en piste.
De mémoire de joueur, on a rarement vu une gestion de la météo aussi poussée. Incroyable. Idem en ce qui concerne la réaction des bolides sur la piste, le transfert de masses, le jeu des amortisseurs, le grip des pneumatiques... tous les aspects du sport auto (les bons comme les mauvais) ont été fidèlement retranscrits ici, et certains détails forcent littéralement le respect. Dommage toutefois que certains détails soient négligés comme les projections d'eau à l'arrière des bolides, voire carrément absent en ce qui concerne la neige qui devrait pourtant être propulsée lors des drifts...
Le LiveTrack 3.0 fait littéralement des merveilles...
Toutefois, si le cycle météo/temporel de Project CARS 2 est une vraie force, on ne peut pas franchement en dire autant de l'impression de vitesse. En effet, hormis quelques bolides, difficile d'éprouver le frisson de la haute vitesse ici, la faute à un rendu un peu timide, notamment en vue externe. Dans cette vue, l'impression de vitesse est juste inexistante, ce qui rend le jeu (presque) injouable... Heureusement, en vue cockpit, le résultat est autrement plus probant, même si on a parfois du mal à jauger de sa vitesse sans regarder le compteur, ce qui conduit forcément à quelques erreurs de pilotage, tant on pense pouvoir passer la parabolique de Monza plein gaz sans le moindre souci... Là encore, tout cela peut se paramétrer via les options, mais malgré différents réglages, l'impression de vitesse manque toujours un peu à l'appel.
Un mode Carrière totalement libre
Côté modes de jeu, outre la course simple (et personnalisable comme jamais), et les essais privés, Project CARS 2 propose évidemment de prendre part à une Carrière, laquelle permet de démarrer dans la discipline de son choix. On peut ainsi décider de démarrer en karting, ou filer directement en catégorie GT3, clairement la mieux et la plus fournie de toutes. Chaque compétition nécessitera de participer à des courses plus ou moins longues, que l'on pourra là encore paramétrer à loisir, au niveau des essais, des qualifications ou encore des tours de formation. A cela s'ajoutent des défis propres à chaque constructeur, en fonction de l'affinité que le pilote aura noué avec sa monture. Sympa. Un mode multijoueur complet est également de la partie, avec en prime des défis réguliers, sans oublier la section eSport du jeu.Outre le pilotage sur piste, Project CARS 2 propose également de s'essayer à d'autres types de conduite, comme le pilotage sur un circuit de glace, ou encore le désormais indispensable WRX. Une initiative on ne peut plus louable de la part des développeurs, mais s'il est difficile (mais pas impossible) de dompter son bolide sur un circuit classique, la tâche s'avère vraiment très (trop) délicate, et même franchement gonflante, lorsqu'il s'agit de tenter de maintenir sa Ford Focus RS Rallycross ou sa Volkswagen Polo RX Supercar sur les quelques circuits très courts et très tortueux du WRX... Un ajout louable certes, mais au final assez dispensable en ce qui nous concerne.
Les nouveaux modes WRX et Course sur Glace sont sympathiques, mais pas indispensables à nos yeux...
Bref, vous l'aurez peut-être un peu deviné, ce Project CARS 2 est globalement un belle réussite pour qui apprécie les simulations automobiles, mais on pourra toutefois pester face à une jouabilité un peu trop exigeante par moment et quelques lacunes techniques et autres bugs qui (on l'espère) seront corrigées au fil des mises à jour. Certes, d'aucun diront que cette exigence est le propre d'une simulation, mais il est toutefois dommage de devoir par moment impérativement activer une aide à la conduite, tant le gameplay exige une précision qu'une manette ne peut retranscrire... Au volant, le constat est évidemment différent, avec une conduite nettement plus précise, mais là encore, on pestera face à un comportement assez étonnant de la part de certains bolides, si bien que certains s'avèrent (à l'heure actuelle) totalement injouables...
Un nouvel opus très ambitieux donc, avec davantage de bolides, de circuits, de modes de jeu avec le WRX, mais cela n'empêche pas de déplorer les quelques soucis mentionnés ci-dessus, en plus de quelques bugs graphiques assez grossiers, des dégâts pas forcément très bien gérés, et quelques incohérences inexplicables dans le comportement de l'IA, parfois intouchable en qualifications et d'une lenteur infâme en course, et qui a cette fâcheuse tendance à venir vous percuter systématiquement à l'arrière si vous avez l'audace de freiner un peu trop tôt... A ce sujet, les courses de Nascar sont bien souvent le théâtre de quelques aberrations visuelles...
A noter pour conclure que ce test de Project CARS 2 a été réalisé à partir d'une version PS4, joué principalement à la manette sur PS4 Pro, laquelle à bénéficié de différents patch (d'une dizaine de Go chacun), dont le récent 1.03. Nous avons également pu mettre les mains sur une version PC, jouée cette fois au volant, avec un Thrusmaster T300RS.
On a aimé :
- Le pilotage précis
- Une authenticité phénoménale
- La gestion de la météo / du temps
- De nombreux bolides et une tonne de tracés à dompter
- Ferrari, Lamborghini ou encore Porsche de la partie !
- La section audio au top
- Le LiveTrack 3.0 qui fait des merveilles
- Un vrai plaisir de conduite... quand on parvient à maintenir son bolide en piste
On a moins aimé :
- Un gameplay qui peut être très (très) frustrant...
- Pas toujours de toute beauté
- L'absence de certains effets sur la neige ou la terre
- Quelques sérieuses incohérences au niveau de l'IA
- Le WRX et la glace, franchement dispensables ici
- Encore pas mal de bugs à corriger...
- Le système de pénalités aux fraises
- Pas assez de boutons sur la manette pour assigner tout ce que l'on voudrait...