Un Need for Speed Heat qui prône évidemment le fameux "retour aux sources" tant attendu (depuis quelques années maintenant) par les fans, avec la promesse de courses haletantes face à des pilotes rivaux, mais aussi face à la police, sans oublier un tout nouveau système de cycle jour/nuit censé bouleverser totalement l'approche même de cet épisode.
Décrit officiellement comme (prenez une grosse voix) : "un jeu palpitant où vous devrez intégrer l'élite de la course urbaine malgré une police corrompue", Need for Speed Heat promet de ne pas réitérer les erreurs commises par les opus précédents, avec un opus qui se refocalise sur la course et l'exploration de Palm City, une cité balnéaire fictive (mais qui ressemble beaucoup à Miami quand même).
Jour, nuit, jour... Arrêtez, franchement ça devient pénible
En ce qui concerne la progression de ce Need for Speed Heat, en journée, le joueur peut explorer assez librement l'aire de jeu, avec de nombreux bonus à dénicher comme des panneaux, des peintures et autres bonus à collecter.La conduite de jour permet notamment d'accumuler de l'argent, via des courses "légales" sur routes fermées, tandis que les épreuves de nuit vont davantage permettre de faire gonfler la réputation du joueur, via des courses clandestines et des duels mécaniques face à la police locale, ce qui ouvrira l'accès à davantage de défis, de véhicules, de pièces détachées...
A noter que, contrairement à un Forza Horizon 4 pour ne citer que lui, cette transition jour/nuit (et inversement) n'impose aucunement au joueur de patienter un certain temps, puisque le tout est paramétrable depuis un simple bouton. Une pression sur la touche, et la journée (souvent pluvieuse d'ailleurs) laisse aussitôt place à une ambiance nocturne très différente (mais toujours aussi humide).
L'occasion d'apprécier un jeu de lumière plutôt réussi dans l'ensemble, mais aussi une nouvelle forme de gameplay, avec des courses bien spécifiques et une police nettement plus présente.
À ce sujet, pour empocher la totalité des points de réputation et du cash engrangés durant les courses, il est impératif de se rendre dans une planque. Le fait de se faire arrêter par la police fait automatiquement perdre une bonne dose de points et d'argent, un peu comme lorsque l'on se crashe dans Forza Horizon 4, ou lorsque l'on meurt dans Bloodborne (pour ne citer que lui).
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Ni Fast, ni même franchement Furious
En ce qui concerne le pilotage, on sent qu'un réel effort a été consenti chez Ghost Games, avec toutefois toujours ce côté arcade indéniable et cette (sur)tendance à la glisse parfois. Les travers sont donc légion, tout comme les coups de nitro et autres freinages ultra-tardifs, avec en prime une impression de vitesse plutôt correcte ici, mais un feeling général assez étrange, difficilement appréciable.En d'autres termes, ne cherchez pas la moindre logique ici en termes d'adhérence ou même en termes de pilotage tout court. De même, les barrières, pilonnes et autres arbres (y compris les plus gros) peuvent allègrement être pulvérisés sur notre passage, même à très basse vitesse. C'est un peu ridicule parfois à l'écran, mais soit.
Un peu comme dans le récent (et moyen) GRID, la conduite est assez aléatoire ici, en fonction du véhicule piloté. Si certains se révèlent assez "agréables" à piloter, d'autres ne procurent en revanche pas la moindre (bonne) sensation. Idem du côté de la glisse avec parfois un drift joliment restitué, et parfois une adhérence subitement retrouvée, qui flingue aussitôt un drift qui paraissait pourtant si bien lancé... Frustrant...
Cela n'empêche pas quelques (rares) bons moments parfois, mais aussi quelques collisions très étranges, mais c'est surtout une terrible impression de "vide" (dans tous les domaines) qui se fait sentir dans Need for Speed Heat. Pire même, au bout de quelques missions à peine, l'ennui et la solitude viennent confortablement s'installer sur le canapé, de part et d'autre du joueur... Après quelques sessions de jeu, on a même pu voir la tristesse passer devant la fenêtre, je vous jure...
On s'fait ch*** non ?
En effet, que ce soit en pleine journée, ou en pleine nuit, difficile de passer à côté de cette circulation qui semble totalement absente ici, avec un Palm City désespérément vide...Difficile également de passer sous silence la mise en scène assez ridicule (limite parodique) du mode Histoire, avec en prime une VF absolument catastrophique... Heureusement, le scénario n'occupe pas une place trop importante ici (contrairement à d'autres opus), mais cela ne l'empêche pas d'être assez gênant globalement...
Côté garage, ce nouveau Need for Speed Heat compte pas moins de 130 bolides à piloter, avec quelques jolis trésors comme la Ferrari F40, la BMW M3 Evolution, la Ford Mustang (1965), la VW Golf GTI de 1976, la Chevrolet Bel Air de 1955, mais aussi quelques bolides plus modernes comme la Nissan GT-R, une pelletée de Lamborghini, de BMW et de Porsche, la Giulietta Quadrifoglio, la Koenigsegg Regera ...
Bien sûr, NFS oblige, le jeu accorde une très large place à la personnalisation, avec la possibilité de modifier les différents éléments de son bolide, d'ajouter des stickers, de changer les jantes, sans oublier de modifier la sonorité moteur.
Bref, si vous êtes du genre à apprécier passer des heures à modifier et bichonner votre monture dans un garage interactif, à défaut de prendre un vrai plaisir à le piloter, vous serez sans doute comblés avec ce Need for Speed Heat. Les amateurs de photo pourront également se régaler avec un mode dédié particulièrement complet lui aussi.
Visuellement réussi
Techniquement, l'ensemble est assez solide, avec des voitures magnifiquement modélisées, et une multitude de détails qui raviront les detailers et autres passionnés de jantes propres, de capot ciré et de pneus lustrés.Le HDR est également de la fête, et fait des merveilles sur les nombreux effets de lumière et autres reflets qui surchargent Palm City. A noter que le jeu est également locké en 30 fps, y compris sur Xbox One X et PS4 Pro.
Cela n'empêche pas Need for Speed Heat d'accuser quelques bugs de collisions, quelques soucis d'affichage, quelques plantages, mais également quelques chargements qui semblent désespérément bloqués... Bref, vous l'aurez compris, il y a nettement mieux à faire en cette fin d'année 2019 que de perdre votre temps sur ce Need for Speed Heat.
Need for Speed Heat, l'avis de Clubic
On pouvait s'y attendre, ce nouveau Need for Speed Heat est une énième déception. Plutôt agréable à l'oeil, avec quelques effets très réussis et une alternance jour/nuit bien gérée, difficile de faire l'impasse sur le côté "vide" de ce nouvel opus, tant au niveau de la circulation que des sensations procurées. A cela s'ajoute une IA parfois très frustrante, une police bien trop agressive et quelques petits bugs et autres freezes pour couronner l'ensemble.Bref, le nouveau Need for Speed, c'est un peu comme le Beaujolais nouveau, on essaie d'en faire un évènement chaque année, et chaque année on est un peu (voire très) déçu dès la première gorgée... Erk.
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