Au grand désespoir de nombreux écologistes, la pandémie de COVID-19 n'a pas sonné le glas du sport automobile. La saison de Formule 1 a été bousculée et il n'est pas certain que les organisateurs trouvent des créneaux pour les divers Grands Prix - Bahreïn, Vietnam, Chine et Canada - qui n'ont été que « reportés ». Reste que les choses ont débuté et que, contre toute attente, ce n'est pas Lewis Hamilton sur Mercedes qui s'est imposé, mais son coéquipier Valtteri Bottas, après quelques rebondissements. Un scénario « idéal » pour lancer la nouvelle version du jeu de Formule 1 signé Codemasters. F1 2020 est effectivement disponible depuis quelques jours. Nous en avons testé la version PC. Forcément.
« Codemasters a choisi de rester sur le planning initial de cette saison 2020 et ses 22 courses originelles »
Changement de formule ?
Après l'excellent F1 2019, il semblait un peu casse-gueule pour Codemasters d'enchaîner sur un nouvel opus douze mois plus tard. Pourtant, comme il en a l'habitude depuis de nombreuses années, l'éditeur a gardé le cap et s'il n'est pas question de révolutionner un concept qui a fait ses preuves, vous allez voir qu'il y a au moins une nouveauté majeure qui risque de faire craquer plus d'un joueur... même chez les possesseurs du précédent opus. Mais commençons plutôt par ce qui ne change pas et, en particulier, le mode Carrière.Le principe est ici relativement simple. Au travers de quelques pages et de multiples options on se créé un personnage, un alter ego virtuel pour vivre nos rêves de championnat du monde. Ce pilote débute en Formule 2 et au travers d'une saison 2019 à la longueur paramétrable - 3, 6 ou 12 courses - il doit figurer le plus haut possible. Cette première saison revêt un petit côté didacticiel et des résultats enregistrés sur cette première saison dépend notre manière d'entrer parmi l'élite, en Formule 1. On va dire que ce n'est qu'à ce moment là que F1 2020 débute vraiment.
En fonction de l'écurie avec laquelle on signe, les choses ne sont évidemment pas aussi simples, pas aussi directes, mais dans tous les cas de figure, on se retrouve toujours à suivre le calendrier avec ses week-ends de course et ses temps passés avec les gars du département recherche et développement. Selon les résultats enregistrés, l'argent arrivera plus ou moins vite dans les caisses et la R&D en sera affectée. Celle-ci n'a toutefois pas vraiment changé, dans la mesure où il s'agit toujours de profiter d'arborescences avec des améliorations sur les principaux secteurs de la monoplace (châssis, moteur, aérodynamisme et longévité).
Par rapport à F1 2019, le calendrier de la saison est évidemment différent et Codemasters a choisi de rester sur le planning initial de cette saison 2020. C'est ainsi que sur les 22 courses prévues, on découvre le grand prix du Vietnam, à Hanoï, et celui des Pays-Bas, à Zandvoort. Autre changement notable et plus regrettable celui-ci, Codemasters n'a pas reconduit les éléments de scénario qui pouvaient donner un peu de vie à cette carrière. À la place, on doit se fader des interviews avec des journalistes : ce n'est inintéressant, mais les choses prennent vite un caractère répétitif d'autant qu'esthétiquement c'est une copie conforme de F1 2019... et même F1 2018. Enfin, le mode Carrière est surtout directement concurrencé par le petit nouveau, Mon Écurie.
« Le mode Carrière donne vite l'impression de n'être qu'une pâle copie de Mon Écurie, un ersatz »
Vettel Fraise
Problème, cette concurrence tourne à l'avantage de ce que la version anglaise connait sous le nom de My Team. Sur le principe, les choses sont assez semblables, mais le mode Carrière donne vite l'impression de n'être qu'une pâle copie de Mon Écurie, un ersatz. En y réfléchissant, on pourrait même y voir une sorte de passation de témoin et, qui sait, peut-être que le mode Carrière disparaîtrait avec F1 2021 ? Dans Mon Écurie, en plus de créer son pilote, on crée donc sa propre équipe et on doit prendre toutes les décisions liées à son bon fonctionnement.Cela va du choix du nom et du logo à la signature de contrats de sponsoring, en passant la gestion des calendriers, les décisions en matière de recherche et développement et l'embauche d'un second pilote. Ah oui, car bien sûr, dans Mon Écurie on est à la fois le fondateur / propriétaire / manager de l'écurie et son principal pilote à la manière des anciens comme Jack Brabham ou Frank Williams. En début de partie, il faudra nécessairement faire des arbitrages : impossible d'embaucher le meilleur second pilote et investir dans la motorisation ou le châssis le plus abouti.
En début de partie, on fait du mieux possible avec ce qu'on la sous la main, mais avec les succès - ou au moins des classements corrects - les choses progressent rapidement. On débloque davantage de fonds, de nouveaux sponsors nous font confiance, la popularité de l'écurie grandit et la monoplace s'améliore. Toute cette gestion impose de nombreuses décisions « hors-piste » et de passer beaucoup plus de temps sur chaque étape. Le calendrier de l'écurie autorise la mise en place d'activités diverses afin d'accroître notre popularité, maximiser la recherche de sponsors, booster le moral de certains départements (motorisation, châssis...) et entraîner les pilotes.
Pour ne pas être décroché par les autres écuries, il ne faut évidemment pas négliger cet aspect du jeu, mais il ne faut pas non plus négliger tout ce qui a trait aux réglages de la voiture. En début de partie, elle est moins compétitive que celles de leaders comme Ferrari ou Mercedes. Les séances d'essai sont vitales pour débloquer des points de ressources qu'il faudra ensuite attribuer aux parties les plus importantes de la monoplace. Vous avez besoin de plus d'adhérence dans les virages ? Vous estimez que le plus important concerne la longévité des pièces ? On est loin de la simple simulation de pilotage, mais cet aspect management est tout à la fois chronophage et passionnant.
« La conduite dans F1 2020 est proche du sans-faute »
Leclerc, arrête ton Charles
En réalité, choisir entre le mode Carrière et Mon Écurie, c'est choisir entre deux orientations sensiblement différentes. Bien sûr, à côté de ça, Codemasters dispose toujours d'options plus « simples » comme la participation à un Grand Prix unique ou à des courses contre-la-montre et la création de mini-championnats. En multijoueur, il est toujours question de proposer des épreuves hebdomadaires et de créer diverses ligues pour se mesurer à ses amis ou à de parfaits inconnus. Plus original, Codemasters a réintroduit le mode de jeu en écran partagé de sorte qu'il est possible de se mesurer à un ami, dans le confort de son canapé.L'option est d'autant plus intéressante qu'elle n'est pas gâchée par une réalisation bâclée. Sur les machines les moins puissantes, il faudra sans doute réduire un peu la voilure, mais sur notre PC en 1440p détails au maximum, le fait de jouer en plein écran ou en écran partagé n'a rien changé à la fluidité des courses. Parmi les autres nouveautés de cette version 2020, notons aussi bien sûr l'intégration de tous les circuits de la saison officielle... même ceux qui ont depuis été annulés avec les petits nouveaux comme Hanoï ou Zandvoort. Les livrées officielles sont également de la partie alors qu'un DLC Schumacher rend hommage à la légende avec certaines livrées exclusives.
Par ailleurs Codemasters a mis en place un nouveau rétroviseur et a simplifié le système ERS. Deux éléments qui contribuent aux - très légères - évolutions côté gameplay. Très légères car il faut reconnaître qu'en aveugle, il ne serait pas évident de distinguer F1 2019 et F1 2020 sur leur seul gameplay. Soulignons tout de même que pour le moment - en version 1.02 - l'intelligence artificielle des pilotes est parfois très agressive, au mépris de certaines règles de conduite en Grand Prix. Un défaut que l'on retrouve d'ailleurs en multijoueur où le fair-play n'est pas la norme. Cet écueil mis à part, la conduite dans F1 2020 est proche du sans-faute.
Ce qui est particulièrement appréciable - et ce n'est pas une nouveauté de la version 2020 - c'est la richesse des options proposées. De fait, on doit pouvoir trouver chaussure à son pied que l'on souhaite un style purement arcade où le freinage est presque une option ou que l'on ait besoin de quelque chose de plus réaliste, proche d'une simulation. D'innombrables assistances peuvent ainsi être activées / retirées et le niveau de l'intelligence artificielle ou la gestion des dégâts sont paramétrables. Comportement des véhicules, pertes d'adhérence, sur ou sous-virage, rien n'est laissé au hasard et il faudrait être particulièrement exigeant pour ne pas y trouver son compte.
Il en va de même pour la réalisation technique que nous avons rapidement évoqué en parlant du mode écran partagé. En effet, F1 2020 est une belle réussite que ce soit sur PC ou sur consoles et la fluidité de l'animation est remarquable. Bien sûr, les joueurs PC profiteront d'un palier supplémentaire côté graphismes, mais on se focalisera davantage sur le contraste entre certains circuits. Par exemple, le Grand Prix d'Hanoï est sans doute un peu moins riche, un peu moins flatteur pour la rétine que le circuit Gilles Villeneuve de Montréal. Enfin, la bande-son, une fois encore impeccable sur la piste, met clairement dans l'ambiance avec toutefois un regret sur les commentaires de courses : répétitifs et sans âme, mais ça reste accessoire.
F1 2020 : l'avis de Clubic
Il ne sera jamais évident de conseiller l'achat d'un nouveau jeu à 50 - 60 euros à des personnes qui ont déjà payé cette somme l'année passée. Pourtant, F1 2020 signe de nombreux progrès par rapport à F1 2019 et l'arrivée du mode Mon Écurie est incontestablement un énorme atout. On profite d'une gestion plus en profondeur de son équipe et les choses vont beaucoup plus loin que sur le mode Carrière tout d'un coup bien plus fade. Le multijoueur n'est cependant pas en reste et si les modes en ligne n'innovent pas beaucoup, l'introduction du jeu en écran partagé constitue en quelque sorte la cerise sur un gâteau auquel il sera vraiment difficile de ne pas résister cette année.Test réalisé à partir d'un code fourni par l'éditeur