Les Nations Unies se réunissent à Genève la semaine du 8 au 14 avril pour discuter de cette nouvelle course aux armements, dans laquelle toutes les grandes puissances sont engagées.
Le Syndrome Terminator
C'est un sérieux avertissement, mais sera-t-il entendu ? Une cinquantaine de chercheurs de classe internationale dans le domaine de l'IA viennent d'annoncer qu'ils boycotteront le prestigieux Institut supérieur coréen des sciences et technologies (KAIST), tant que celui-ci ne renoncera pas à ses projets de développement d'armes autonomes. Parmi les chercheurs engagés dans ce boycott, les plus grandes stars de l'IA : les professeurs Toby Walsh, Geoffrey Hinton, Yoshua Bengio, Jürgen Schmidhuber, etc.Ils reprochent au KAIST l'ouverture en février d'un centre de recherche conjoint avec la société de défense Hanwha Systems. Les travaux du centre portent sur le développement de technologies d'intelligence artificielle appliquées aux armements militaires, capables de chercher et d'éliminer des cibles sans intervention humaine. Des travaux du même type sont lancés aux Etats-Unis, en Chine, en Russie et au Royaume-Uni.
L'ONU freinée dans l'élaboration d'un traité
En boycottant le KAIST, ces chercheurs s'engagent à couper les ponts avec lui, tant qu'il n'a pas apporté la preuve d'un contrôle humain des machines pilotées par l'IA. S'ils ont choisi de cibler le KAIST, c'est parce qu'il est l'une des institutions académiques les plus en pointe dans le domaine de l'IA. Son robot DRC-HUBO avait par exemple remporté le challenge de robotique du DARPA américain en 2015.Reste que le boycott du KAIST aura peu d'impact sur l'inéluctable avancée des recherches sur les robots tueurs. Les chercheurs en IA ont écrit à plusieurs reprises aux Nations Unies pour les mettre en garde sur les armes autonomes, et la nécessité d'encadrer leur développement par un traité international contraignant. Mais l'initiative, soutenue par certains Etats comme l'Egypte, le Pakistan ou l'Argentine, est freinée par un groupe de pays puissants emmené par les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Ces derniers soutiennent qu'il est difficile de définir ce qu'est le contrôle humain d'une arme.