Longtemps cantonnés au monde de la science-fiction, les robots tueurs sont de plus en plus proches des options réelles que peuvent avoir les autorités à travers le monde. Les projets technologiques en matière de robotique les rendent suffisamment concrets pour que la question de leur nécessité et des risques liés soit évoquée.
Par « robot tueur », il faut comprendre une arme autonome, capable de sélectionner elle-même une cible et d'engager le combat sans aucune intervention humaine. En situation de conflit, une telle machine pourrait ainsi remplacer les militaires.
Forcément, une telle perspective a ses partisans et ses détracteurs : dans le premier camp, on trouve ceux qui estiment que les lois actuelles sont suffisantes pour gérer les difficultés liées à ce type de technologie. Sans surprise, c'est le camp des entreprises qui cherchent à obtenir les autorisations nécessaires pour se lancer dans la conception de ces robots. De l'autre côté, les opposants estiment qu'ils constituent une « menace pour l'humanité ».
Les Nations Unies ont décidé d'évoquer le sujet prochainement, à l'occasion d'une réunion dédiée aux armes conventionnelles. Les professeurs Ronald Arkin et Noel Sharkey, experts en robotique, débattront à cette occasion de l'efficacité et de la nécessité des robots tueurs.
« Les systèmes d'armement autonome ne peuvent pas garantir qu'elles se plieront aux lois internationales. Les différentes nations n'échangent pas les unes avec les autres à ce sujet, ce qui pose un grand risque pour l'humanité » estime Noel Sharkey, qui se positionne contre l'autorisation des robots tueurs. De son côté, Ronald Arkin est plus mesuré, et estime que de telles machines pourraient réduire les pertes humaines dans les conflits. Pour autant, il souhaite que la production de ce type d'armes ne soit autorisée qu'après des études et des tests approfondis.
Le sujet devrait donc déchaîner les passions puisqu'en marge de cette réunion, des manifestations d'opposants au projet sont d'ores et déjà programmées. La question est d'ailleurs évoquée quelques jours seulement après la publication d'une tribune dans The Independent, écrite par Stephen Hawking, dans laquelle le physicien met en garde face aux dangers de l'intelligence artificielle. De quoi faire réfléchir sur ces deux thèmes fortement liés.