Des pics de glace géants qui pourraient bien mettre en danger les éventuels véhicules spatiaux qui seront envoyés à destination d'Europe.
Europe, une lune habitée par des organismes vivants ?
Europe est l'un des quatre satellites galiléens avec Io, Ganymède et Callisto, ils furent observés pour la première fois en 1610 par Galilée. Voilà pour le petit point d'histoire !Cette lune glacée de Jupiter, où il fait en moyenne - 150 °C, attire l'attention des scientifiques depuis de nombreuses années. Sous l'épaisse couche de glace qui recouvre Europe se cacherait en effet un immense océan d'eau salé et bien que le satellite galiléen soit quatre fois plus petit que la Terre, son volume en eau pourrait représenter jusqu'à deux fois celui de notre planète bleue.
À l'heure actuelle, les scientifiques estiment qu'Europe est certainement la seule planète avec la Terre à posséder un océan liquide en contact avec des silicates (roches) et serait, par conséquent, un très bon candidat pour rechercher la présence d'organismes vivants au sein de notre système solaire. Deux missions sont d'ailleurs déjà prévues, en 2020 pour Europa Clipper de la NASA et en 2022 pour le Jupiter Icy Moon Explorer de l'ESA.
Est-il possible d'atterrir sur Europe ?
La récente découverte publiée dans Nature Geoscience suggère qu'Europe serait bardée de pics de glace gigantesques, notamment dans ses régions équatoriales. Le même phénomène est observable sur Terre et est appelé « pénitents de glace », il s'agit de formation de glace ressemblant fortement à des lames, elles apparaissent à des altitudes élevées et se forme grâce aux rayons du soleil, dans des conditions froides et sèches. Ces pinacles de glace sont assez courants dans les Andes, au-dessus de 4 000 mètres d'altitude, comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous.Les scientifiques soupçonnaient déjà la présence de ces pénitentes, cette récente modélisation réalisée grâce aux données radars et thermiques laisse penser qu'elles pourraient mesurer 15 mètres de hauteur avec un espacement moyen de 7.5 mètres. Toutefois, une preuve visuelle est nécessaire pour confirmer cette découverte. Les images dont ils disposent d'Europe n'offrent pas une résolution suffisante pour l'affirmer.
Les pinacles de glaces pourraient rendre l'atterrissage d'une sonde extrêmement dangereux. « Le papier suggère très clairement que les tropiques d'Europe vont être hérissés de ces pointes, et il serait peu judicieux de planifier l'atterrissage sans atterrisseur spécialement adapté. Il serait probablement plus sûr d'atterrir un peu plus loin de l'équateur », explique à Space.com Dan Hobley, un des auteurs de l'étude publiée ce lundi 8 octobre.
Europa Clipper devrait apporter des réponses précises concernant Europe. La sonde spatiale volera en effet à moins de 25 km de la surface de la lune de Jupiter et sera en mesure de capturer des images de bien meilleure qualité que son prédécesseur Galileo a ramenée il y a près de 20 ans.