En s'appuyant sur une technologie développée par le CERN, une entreprise néo-zélandaise a réussi à scanner le corps d'un être humain et à aboutir à une image 3D et couleur. Un tel progrès pourrait avoir de grandes répercussions sur l'ensemble du domaine médical.
Ce résultat est le fruit d'une collaboration entre l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (CERN) et la société MARS Bioimaging Ltd, située en Nouvelle-Zélande. Et il a fallu plus de 20 années de recherche pour mettre au point cette technologie.
Une qualité d'image inédite
Le système repose sur Medipix3, une puce dédiée à l'imagerie microscopique, voire nanoscopique. Le dispositif agit comme un détecteur de pixels, à l'instar du fonctionnement d'un appareil photo. La version actuelle est la troisième génération de la technologie, qui offre des résultats de résolution et de contraste jamais atteints en imagerie médicale, un domaine plutôt habitué à de simples clichés en noir et blanc.Après avoir obtenu un accord de licence, l'entreprise MARS Bioimaging Ltd a développé et commercialisé un scanner 3D s'appuyant sur Medipix3. Elle y a associé un ensemble d'algorithmes de traitement de données, pour aboutir à des images 3D et en couleur, permettant de distinguer différents composants du corps humain. Par exemple, dans l'illustration ci-dessus, on reconnaît notamment les os et les tissus mous d'un poignet (et une montre, mais on la voyait aussi à l'œil nu).
Faciliter l'analyse des médecins
Un tel progrès dans l'imagerie médicale constitue un atout majeur, selon les chercheurs. D'après les premiers résultats, de telles modélisations en 3D permettraient en effet d'établir des diagnostics plus fiables, et ainsi, de proposer un traitement plus adapté à la situation réelle du patient.Le scanner 3D a déjà pu être employé dans le cadre de maladies vasculaires, de cancers, ainsi que pour l'étude de la santé des os et des articulations. Et pour autoriser le déploiement plus large de cette innovation, un essai clinique aura lieu prochainement en Nouvelle-Zélande, sur des patients en orthopédie et en rhumatologie.
Source : CERN