Depuis 130 ans, un kilogramme se définissait par la masse d'un lingot nommé « le Grand K », mais la Journée mondiale de la métrologie, célébrée ce jour, marque l'adoption d'une nouvelle définition.
C'est lors de la Conférence générale sur les poids et mesures que les chercheurs, alors réunis à Versailles, ont décidé de la nouvelle définition du kilogramme, la faisant reposer sur un courant électrique.
Le kilogramme était la dernière unité SI encore définie par un objet physique
Le Grand K, un cylindre de platine iridié, était conservé sous trois cloches, dans un coffre fermé par trois clés, au Bureau international des poids et des mesures à Sèvres, en Île-de-France. On vous l'annonçait en novembre dernier : après 130 ans de bons et loyaux services, le Grand K n'est plus aussi efficace qu'auparavant. Il ne répondait plus aux exigences désormais demandées. Et surtout, il pouvait parfois accuser d'un écart de 50 microgrammes sur des pesées en comparaison à ses copies-témoins.Son remplaçant est une mesure effectuée à partir de la constante de Planck
La constante de Planck est le terme scientifique qui permet de parler du rapport énergie/fréquence du photon en fonction duquel est désormais défini un kilogramme. Cette constante physique était déjà utilisée en physique quantique, sa valeur est d'exactement 6,626 070 15 × 10-34.Ainsi, pour mesurer la masse d'un kilo, il faudra alors utiliser une balance de Kibble. Cette dernière est un appareil qui permet de convertir, avec neuf chiffres significatifs, la puissance mécanique en puissance électrique et inversement.
Pour les pesées quotidiennes, rien ne changera
Dans le cadre d'une utilisation ordinaire, un kilo de farine restera un kilo de farine. Les véritables changements seront pour les utilisateurs de mesures plus précises, notamment en ce qui concerne les domaines de l'ingénierie de précision, des nanotechnologies et du développement des médicaments.Selon Terry Quinn, Directeur émérite du Bureau international des poids et mesures, « l'idée est que, si toutes les unités sont basées sur les constantes de la physique, elles sont par définition stables et inchangées à l'avenir et universellement accessibles à tous ». Ainsi, pour les scientifiques responsables de la maintenance du système international, la seule solution pour adopter une définition plus robuste d'un kilogramme était de jeter aux oubliettes progressivement le Grand K.
Source : Standard Media