Voilà une étape déterminante pour les équipes de Latitude et leur future fusée orbitale Zéphyr. Le moteur Navier, qui propulsera le lanceur, a réussi sa première campagne de plusieurs mises à feu depuis les îles Shetland, au nord de l'Écosse. L'année 2023 sera déterminante pour la petite entreprise.
Et pas question de se laisser distancer par les Allemands.
Il suffiraaaaa d'une étincelle
Ah, l'île de Unst. La plus septentrionale des îles Shetland, avec ses prairies tourbeuses, ses moutons, ses averses quotidiennes… et son spatioport. SaxaVord fait beaucoup parler de lui, avec sa politique d'ouverture et son accueil de nombreux clients, comme les Allemands de RFA ou les Français de Latitude. Deux start-up du Newspace européen parmi les plus dynamiques.
L'été dernier, après une levée de fonds de 10 millions d'euros réussie et l'installation dans ses nouveaux locaux à Reims, Latitude a reçu ses premiers exemplaires du moteur-fusée Navier, développé en interne. Problème, malgré l'accord avec le site français de Vernon, géré par ArianeGroup et le CNES, l'accès aux infrastructures prend trop de temps. Les Écossais, de leur côté, n'ont pas hésité à prêter à l'équipe de Latitude un « carré de béton ». Il restait ensuite à concevoir et à mettre en place un véritable banc d'essai mobile à moteur-fusée (il n'y en a pas chez Casto'), puis à l'emporter et à le préparer sur l'île de Unst pour les essais.
Allumer le feu
La campagne de mise à feu a pris place en décembre, et l'équipe a pu préparer le banc d'essai malgré des conditions difficiles à SaxaVord : la météo bien sûr, mais aussi des coupures d'électricité et des difficultés d'accès. Néanmoins, après un premier test avorté et 3 semaines de travail (y compris pour une partie de l'équipe, durant les fêtes), Navier a rugi en janvier, à plusieurs reprises et sur une durée significative de plus de 30 secondes.
Pour Stanislas Maximin, P.-D.G. et fondateur de Latitude, c'est une étape clé : « Ces tests marquent, par une preuve tangible, notre réelle entrée dans le jeu des nouveaux lanceurs mondiaux. » Admiratif et fier de son équipe, il prépare aussi la suite.
En effet, l'année 2023 sera bien remplie, et les ingénieurs et techniciens de Latitude vont retourner en Écosse pour une nouvelle campagne d'essais moteurs prévue en avril. Il faut préciser que le moteur Navier est d'une importance capitale pour la start-up, qui en utilisera 9 sur le premier étage et un sur le deuxième étage de son futur lanceur Zéphyr. Pour s'assurer un décollage inaugural prévu en 2024, il faudra d'ici là des résultats impeccables.
Le « microlanceur » made in France (entre 70 et 100 kg de capacité en orbite héliosynchrone SSO), avec de bons résultats pour ses tests, a maintenant de bons arguments pour commencer à chasser les contrats. Et les besoins existent ! Pas plus tard qu'avant-hier, Isar Aerospace (Allemagne) a signé un accord avec les Américains de Spaceflight…
Source : Communiqué de presse