Le 1er février 2003, les 7 membres d'équipage de la navette Columbia périssaient au-dessus des États-Unis. Cette mission a marqué et continue de marquer le domaine spatial, avec des conséquences importantes. Mais elle rappelle aussi que les voyages spatiaux resteront un domaine dangereux.
20 ans, c'est aussi un record de sécurité pour la NASA.
Une fin de mission dramatique
Ce devait être la fin d'une mission presque banale pour la navette Columbia, STS-107. Deux semaines en orbite pour un lot d'expériences en zéro G, sans publicité majeure, puisqu'il ne s'agissait pas de l'une des (nombreuses) autres aventures des navettes vers la Station spatiale internationale.
Lors de son décollage le 16 janvier, dans une phase de vol atmosphérique à haute vitesse, un morceau de mousse isolante s'était décroché du réservoir principal pour venir frapper l'aile de la navette. Un incident filmé, évalué et dont les conséquences ont été discutées au cours du vol. Pourtant, pas de grande inquiétude : ces impacts étaient récurrents. Et pourtant, le 1er février 2003, lors de leur retour sur Terre, les 7 astronautes de l'équipage de Columbia sont morts. La navette s'est désintégrée lors de sa traversée de l'atmosphère quelques minutes avant d'atterrir.
Rick Husband, William McCool, David Brown, Kalpana Chawla, Michael Anderson, Laurel Clark et Ilan Ramon ont péri dans cet accident.
Un événement qui bouleverse le spatial américain
Deux décennies sont passées, et les échos du drame de Columbia résonnent encore. À travers la déferlante d'images et de vidéos du crash, puis de la recherche des débris de l'orbiteur dans différents États américains, du Texas jusqu'à la Floride. L'enquête qui a suivi a mis une fois de plus le doigt sur des avertissements de sécurité qui ont été mis de côté par une hiérarchie mal informée et trop confiante dans les capacités de la navette après plus de 20 ans de vol.
Pourtant, un autre drame, celui de Challenger en 1986, aurait dû les encourager à davantage de prudence. Cet accident de STS-107 fit également basculer tout entier le destin des navettes américaines, forcées à prendre une retraite anticipée en 2011 et interdites de vol, à l'exception de l'ISS et de Hubble. La NASA est alors entrée dans une période noire avec de faibles budgets et un désamour du public qui a mis longtemps à revenir. Indirectement, ce drame permit aussi l'essor des nouveaux programmes publics-privés qui ont redoré le blason de l'agence…
Une leçon à réviser, encore et encore
Surtout, l'accident de Columbia est encore dans de nombreuses mémoires. Dernier drame spatial humain à ce jour, il reste un jalon important pour améliorer la sécurité des missions spatiales d'aujourd'hui et de demain. Il nous rappelle que c'est dans la routine et la répétition que les scénarios les plus improbables peuvent survenir. Depuis, les procédures ont changé, les véhicules ont évolué. Et pourtant, l'espace restera toujours un environnement difficile, et une décélération de 27 000 km/h à zéro à travers l'atmosphère, toujours aussi dangereuse.
Ces 20 ans qui viennent de passer sans accidents mortels, la NASA ne les avait jamais connus. À elle, mais aussi aux entreprises et aux autres participants de l'exploration spatiale de ne pas oublier les leçons de ce douloureux souvenir.
Source : CBS News