Le décollage prévu avant mai 2027 semble encore éloigné, mais cette année est très importante pour réunir les éléments principaux avant de les tester. Longtemps dans l'ombre du James Webb, le NGR sera une impressionnante machine pour étudier l'univers ! Gare aux manipulations en salle blanche…
Ses deux suites instrumentales devraient à leur tour offrir des résultats révolutionnaires.
C'est un beau Roman, c'est une belle histoire
Le décollage du télescope James Webb est encore dans de nombreuses mémoires, mais pour la NASA, il est déjà temps de penser à l'assemblage du prochain télescope spatial. En effet, dans le domaine, les années passent vite, très vite…
Pour le télescope Nancy Grace Roman (ou NGR), la course est déjà lancée. Ce nouveau bijou, qui fonctionnera dans le visible et l'infrarouge proche, utilise un très impressionnant miroir de 2,4 mètres de diamètre. Comme Hubble, mais avec un champ d'observation beaucoup plus large. Ce miroir est à l'origine de la conception du télescope (c'est même un don de la part du département de la Défense américain à la suite d'un projet annulé de satellite espion).
Pourtant, l'assemblage avec le miroir secondaire et la structure optique a eu lieu il y a quelques semaines seulement. C'est l'occasion de découvrir quelques photographies impressionnantes. Et si les équipes rappellent qu'elles ont scrupuleusement testé les performances de leur montage optique, ce n'est pas un hasard : Hubble, justement, souffrait à son lancement d'une déformation de son miroir primaire.
Finir le Roman, on connaît la fin
Le calendrier de lancement du Nancy Grace Roman donne l'impression qu'il y a beaucoup de marge avant son décollage avec Falcon Heavy, prévu entre octobre 2026 et mai 2027 (la date « au plus tard »). Ses deux instruments scientifiques, le capteur à large champ et haute résolution WFI, et le coronagraphe à haute performance CGI (qui sera spécialisé dans la détection et l'étude des exoplanètes), sont déjà aux derniers stades d'assemblage et de tests. L'antenne à large gain du télescope, qui devra transmettre les images et mesures à 500 Mb/s depuis le point de Lagrange Terre-Soleil L2 à 1,5 million de kilomètres de notre planète, a elle aussi passé ses tests avec succès. Avec 1,7 mètre de diamètre, elle pèse moins de 11 kg !
L'assemblage des éléments et des ensembles va se poursuivre cette année. Une fois complétés, les trois blocs majeurs (optique, instruments et partie satellite) seront testés d'abord de façon isolée durant des mois avant d'être réunis pour une autre campagne complète. Mécaniquement, le NGR est beaucoup plus simple que son cousin, le James Webb, mais pas question de faire l'impasse sur des essais rigoureux.
L'ère de l'art Roman
Initialement nommé WFIRST (Wide Field InfraRed Space Telescope), le Nancy Grace Roman devrait permettre de nouvelles avancées astronomiques au cours de la décennie à venir. Il sera aussi en quelque sorte le « successeur de Hubble », même si, comme le James Webb, il ne couvre pas un spectre lumineux aussi large. Ses capteurs vont notamment mettre en lumière les nuages d'étoiles à l'intérieur et en périphérie des galaxies, mieux recenser ces dernières et, en parallèle, étudier avec d'autres télescopes comme Euclid la matière et l'énergie noire. Sans oublier, avec son coronagraphe, de grandes ambitions pour mieux comprendre et étudier les exoplanètes.
De façon presque paradoxale, c'est le télescope « d'après » le NGR qui est encore peu avancé, les grands projets tels que LUVOIR n'étant qu'au stade de la proposition.
Source : NASA