Cinq articles scientifiques publiés dans Nature analysent l'impact volontaire de la petite sonde DART de la NASA avec l'astéroïde Dimorphos en septembre dernier. Les mesures préliminaires sont bien confirmées : avec une bonne préparation, il est bel et bien possible de dévier un astéroïde avec un impacteur à haute vitesse.
Encore faut-il avoir le temps de l'envoyer sur place.
Attention pour la collision, 3, 2, 1…
Presque 6 mois après l'impact à haute vitesse de DART sur l'astéroïde Dimorphos, lui-même en orbite autour de son astéroïde parent, Didymos, ce sont cinq articles scientifiques qui ont été publiés dans la prestigieuse revue à comité de lecture Nature. Un nombre incroyable de données ont été passées au crible pour tenter de bien évaluer ce premier essai de « défense planétaire » qui a légèrement dévié le petit astéroïde le 26 septembre dernier, après 10 mois d'approche et d'accélération.
Les conclusions sont toutes très positives pour la NASA, qui réalisait pourtant un test avec DART. D'autant plus que grâce à cet impact contrôlé, les chercheurs disposent désormais d'un modèle pour de futures études sur des activités avec des astéroïdes heurtés par des collisions naturelles.
De nouveaux chiffres sur les résultats de DART
Le premier article analyse la trajectoire de la sonde et conclut que malgré les connaissances très limitées sur Dimorphos (qui fait 150 mètres de diamètre environ), l'algorithme d'approche s'est très bien débrouillé pour connaître sa position par rapport à l'astéroïde, corriger sa trajectoire et frapper le plus possible au centre de la cible. Les scientifiques ont même reconstitué l'angle d'impact précis.
Un autre article s'est centré sur la déviation constatée de Dimorphos, qui prend désormais 33 minutes de moins pour faire une orbite autour de Didymos, à cause de l'impact, mais aussi à cause de l'énorme masse de matière éjectée lors de la collision (troisième article).
Cette onde de choc est ce qui a le plus ralenti l'astéroïde. Entre 0,3 et 0,5 % de sa masse totale a été propulsé dans un véritable nuage de débris. Ce dernier (représentant environ 900 tonnes de matière), avec sa forme et sa composition, est le sujet central de deux des articles de Nature. Les observations périodiques de Hubble en particulier ont permis de comprendre sa dynamique de formation.
Ces études constituent le premier volet d'analyse après le crash provoqué de DART. L'Agence spatiale européenne prépare le deuxième avec sa mission Hera, qui partira en 2026 (si tout va bien) pour aller étudier le couple d'astéroïdes en détail sur place… et la défense planétaire ? Pour l'instant, ce n'est toujours qu'une notion théorique. Il n'y a heureusement pas de cible à frapper pour l'instant, en tout cas aucune qui n'ait été détectée avec une trajectoire de collision vers la Terre. Et en parallèle, il n'y a pas de véhicule capable de décoller pour remplir cette mission à court ou moyen terme. Maintenant que le concept est validé, peut-être serait-il prudent de disposer de quelques DART, au cas où ?
Source : Phys.org