Difficile aventure que de se poser sur la Lune. L'atterrisseur (privé) japonais Hakuto-R a réussi en grande partie sa descente de l'orbite lunaire vers la surface hier… avant d'accélérer vers le sol et de perdre le contact. Les équipes, malgré leur tristesse, préparent déjà une deuxième mission.
Il transportait notamment le petit rover Rashid.
Un nouvel échec sur la Lune
Pour toutes les missions non chinoises de ce millénaire, la surface lunaire semble être bien difficile à atteindre. En effet, les succès de la Chine avec Chang'E 3 (2013), Chang'E 4 (2019) et Chang'E 5 (2020) contrastent avec les échecs des autres nations. L'atterrisseur privé israélien Beresheet et la tentative de l'agence indienne avec Vikram se sont soldés par des crashs en 2019.
Tout porte à croire ce matin que le petit atterrisseur Hakuto-R de l'entreprise japonaise iSpace s'est à son tour écrasé ce 25 avril vers 18 h 42 (heure de Paris), à la fin de sa descente vers le régolithe dans l'énorme cratère Atlas. Dans un communiqué publié la nuit suivante, iSpace a expliqué qu'à la lecture des données de télémesure, les équipes ne s'attendaient plus à pouvoir prendre contact avec Hakuto-R, qui s'est très probablement crashé à haute vitesse.
Les équipes y ont cru
La situation au cours de la tentative était relativement confuse. En effet, les responsables, dont Takeshi Hakamada (fondateur d'iSpace), ont expliqué que l'atterrissage devait se dérouler en cinq phases (freinage depuis l'orbite à 100 kilomètres d'altitude ; freinage au-dessus du site ; orientation précise pour l'atterrissage ; freinage terminal ; et sonde à poser). Durant ces étapes, le direct diffusait une vidéo sans qu'il soit précisé à quel moment les données affichées étaient issues de simulations ou transmises par la sonde. Quoi qu'il en soit, le suspense fut le même pour les équipes du centre de contrôle et pour les spectateurs à partir du moment de l'atterrissage attendu : le flux de données était interrompu. Hakuto-R n'a jamais repris le contact.
Dans son communiqué, iSpace précise qu'il semble que l'atterrisseur ait freiné à peu près le temps prévu pour se poser, sans toutefois arriver au sol. Ses réservoirs vides, il aurait ensuite accéléré en se rapprochant de la surface avant de perdre le contact.
Du mieux pour la prochaine fois ?
Cette déconvenue est difficile pour iSpace, qui avait pourtant donné des gages avec son approche de la Lune en 100 jours et le contrôle de son orbite autour de notre satellite naturel. Elle l'est d'autant plus que l'atterrisseur transportait le petit rover Rashid des Émirats arabes unis, qui ne pesait que 10 kilos, mais qui représentait un ambitieux projet pour les équipes de l'agence spatiale locale (projet auquel la France a d'ailleurs participé avec ses scientifiques et des caméras Caspex).
L'entreprise japonaise conserve l'ambition de devenir la référence privée du transport de charges vers la surface lunaire et prépare déjà son deuxième atterrisseur pour un lancement en 2024. Il ne reste qu'à souhaiter aux équipes de bien cerner le problème qui a condamné cette première tentative…
Source : SpaceFlightNow