© Dan Winters / National Geographic
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Voilà 47 ans que ce n'était pas arrivé. La Russie s'apprête à lancer son atterrisseur lunaire ce vendredi 11 août. Coude à coude avec l'Inde, le pays s'engage dans la conquête du pôle Sud de notre unique satellite. Celui-ci pourrait être gorgé de ressources vitales à exploiter lors d'une future colonisation extraplanétaire.

Luna 25 : voici le petit nom de l'atterrisseur russe qui sera propulsé vers la Lune à l'aide d'un vaisseau Soyouz. Il faut remonter en 1976 et à la mission Luna 24 pour se souvenir d'une présence russe sur la Lune. Ce lancement intervient dans un contexte plutôt particulier pour le pays, puisque les tensions diplomatiques sont actuellement très fortes en raison de la situation avec l'Ukraine. Malgré cela, la Russie souhaite affirmer de nouveau qu'elle n'est pas en retard dans le domaine de la conquête spatiale.

Un nouveau pas historique vers la Lune

Après quelques décennies d'attente, la Russie revient dans la course spatiale. Sa dernière mission lunaire remontait à l'époque soviétique, et son but était principalement de collecter des échantillons de roche pour les ramener sur Terre dans le but de les analyser.

Le premier prototype du nouvel atterrisseur lunaire remonte à 2015, mais son développement a été retardé plusieurs fois. En 2016, les premiers composants du module ont été construits, et les zones d'alunissage ont été choisies. S'en est suivi toute une série de tests pour que Luna 25 soit définitivement prêt à décoller. L'agence responsable du développement de l'atterrisseur est Roscosmos, l'organisation responsable de programme spatial civil russe. Luna 25 sera donc lancé depuis le cosmodrome de Vostochy, et mettra entre 4 et 5 jours à arriver jusqu'en orbite lunaire. Une fois posé, celui-ci restera sur place un an.

 © Handout / Roscosomos / AFP
© Handout / Roscosomos / AFP

La conquête du pôle Sud lunaire

Le site d'atterrissage n'a pas été choisi au hasard. Luna 25 se posera dans le cratère Boguslawsky, avec une précision en forme d'ellipse d'environ 30 kilomètres sur 15. Cette zone est très proche du pôle Sud lunaire, mais reste très difficile d'accès en raison d'un terrain plutôt accidenté. Le risque à prendre en vaut cependant la peine, puisque la zone est supposée abondante en glace, qui est une ressource essentielle si l'Homme vit un jour dans l'espace. Luna 25 aura pour objectif de collecter des échantillons de roche pour les analyser et détecter la présence d'eau gelée.

À quelques jours du départ, la tension est certainement à son comble dans les bureaux de Roscosmos. En tout cas, le retour de la Russie dans la conquête lunaire est un événement marquant à tous les niveaux et témoigne de la persévérance du pays dans la compétition spatiale avec les autres grandes puissances mondiales.