Des conditions infernales
Moins en vue médiatiquement que l'exploration martienne, celle de la planète Vénus fascine au plus au point la communauté des astrophysiciens. Alors que la NASA vient d'annoncer l'envoi prochain d'une flotte de mini-satellites pour étudier la composition des couches de nuages de la planète, l'agence spatiale américaine projette également dans le futur de retenter d'y poser un rover capable d'en arpenter la surface.Le problème avec Vénus réside dans son inhospitalité : l'atmosphère y est 90 fois plus dense que sur Terre, et la température de surface atteint 465°C. Aucun composant électronique moderne ne pourrait supporter une telle fournaise. Mais une technologie pourrait malgré tout réussir cet exploit. Au sein de la NASA, le Jet Propulsion Laboratory (JPL) planche ainsi sur un concept de rover dont l'architecture s'inspire des anciens ordinateurs mécaniques.
Des technologies à toute épreuve
Proposé en 2015, le projet AREE pour Automaton Rover for Extreme Environments (rover automatisé pour les environnements extrêmes) tournerait à son avantage les contraintes climatiques de Vénus : le rover serait alimenté par les vents violents, jusqu'à 400 km/h soufflant sur Vénus. L'intérieur de l'ordinateur central ressemblera à celui d'une horloge, avec des composants en carbure de silicium capables de résister aux très fortes chaleurs. Sa technologie s'avérera finalement assez rudimentaire : la sonde terrestre communiquera en code Morse à des ballons en orbite autour de Vénus qui relaieront ensuite les messages vers la Terre.Le Projet AREE n'en est pour l'heure qu'à ses balbutiements. Mais s'il voit le jour, ce rover de l'extrême ne sera pas le premier à se rendre sur Vénus : il y a 30 ans, les Soviétiques avaient tenté, lors de la mission Vega, de déployer une paire de ballons et d'atterrisseurs à la surface de Vénus, mais ces derniers n'avaient résisté que quelques heures. AREE, lui, pourrait tenir au moins un an, espère la Nasa.