Le trou formé a déclenché quelques inquiétudes côté russe, notamment sur l'origine de sa formation. Celui-ci a entraîné une légère fuite de pression au sein de l'ISS.
L'agence spatiale russe a lancé des investigations afin de savoir comment un petit trou est apparu dans l'un des modules Soyouz attachés à l'ISS. En milieu de semaine dernière, cette minuscule ouverture dans le vaisseau a provoqué une fuite d'air pressurisé.
Première hypothèse venue à l'esprit des autorités russes : une pluie de météorites aurait causé une légère perforation. L'entité a écarté cette piste en découvrant que l'accident provenait de l'intérieur, possiblement d'une perceuse. De ce fait, il pourrait bien s'agir d'un acte délibéré, réalisé depuis la Terre ou dans l'espace.
Une enquête confiée à une commission d'Etat
Dmitry Rogozin, à la tête de l'entreprise d'État Roscosmos, a précisé à la TASS (agence de presse russe) qu'aucune théorie n'était écartée, même si des traces de rayures à l'intérieur laissent penser qu'il s'agit bien d'une action d'origine humaine, qualifiée « d'erreur technique par un spécialiste à la main lourde ».Les recherches auraient pu s'arrêter là, mais Roscosmos a chargé une commission d'État de faire toute la lumière sur cet incident. Connaître précisément l'origine est une « question d'honneur », poursuit Rogozin, précisant qu'« il est essentiel de découvrir la raison et trouver le responsable ». De son côté, la NASA a refusé d'entrer dans les détails, déclarant simplement qu'elle collaborera avec la commission comme il se doit. Les résultats de l'enquête sont attendus pour mi-septembre.
Un minuscule trou à l'origine de l'enquête
Les deux agences spatiales ont remarqué la fuite d'air pressurisé le 29 août en soirée. Toutefois, vu la très faible fuite, il n'y avait aucune urgence d'alerter l'équipage, qui a été informé le lendemain matin. La cause de cette fuite est un trou de 2 mm au sein de l'une des capsules Soyouz, connectée depuis le 8 juin à la station internationale.La mince brèche a rapidement été colmatée à l'aide d'époxy, et la réparation jugée satisfaisante puisque la pression de la cabine s'est depuis stabilisée, permettant aux membres occupant le vaisseau de reprendre le travail sans inquiétude.
Sur la piste du sabotage
La piste du sabotage reste à considérer, et ce n'est pas la première fois que la Russie invoque ce motif pour justifier un incident à bord de ses modules. En 2012, l'ancien dirigeant de Roscosmos avait indiqué que le mauvais fonctionnement de l'engin Phobos-Grunt pourrait être la faute d'un autre pays, suggérant l'implication de nations étrangères dans ce genre d'événements.Concernant ce mystérieux trou dans la surface du Soyouz, pourquoi la fuite n'aurait lieu que plus tardivement, après plus de deux mois passés dans l'espace ? Jonathan McDowell, astrophysicien et expert en aérospatiale, a apporté des éléments de réponse à The Verge. Il explique notamment que ce trou pourrait simplement être issu d'une erreur humaine lors de la construction, tel un perçage au mauvais endroit suivi d'une réparation de fortune. À noter que le trou se situe derrière un panneau isolant, ce qui expliquerait comment le colmatage aurait résisté au décollage et l'espace pendant quelques mois.
Le scénario le plus probable laisse penser que cela se serait bien produit avant le lancement, sur Terre. Dans tous les cas, il est préférable de qualifier cet acte de négligence avant toute chose, plutôt que d'invoquer un acte malveillant, le motif de sabotage « devant être la dernière option considérée » d'après le spécialiste.