Mars pourrait bien contenir suffisamment d'oxygène pour héberger la vie

Grégoire Huvelin
Publié le 23 octobre 2018 à 17h15
Mars

Dans une nouvelle étude publiée dans les colonnes de Nature Geoscience, des chercheurs ont démontré que l'eau salée présente sous la surface de Mars pourrait contenir suffisamment d'oxygène pour héberger des formes de vie.

De toute évidence, Mars occupe une place centrale dans l'actualité de la conquête spatiale : en juillet dernier, un lac liquide avait par exemple été découvert à plus de 20 kilomètres de profondeur de la planète, quand le rover Opportunity, toujours réduit au silence par la gigantesque tempête de poussière observée par les scientifiques, tente tant bien que mal de se réveiller.

« La vie sur Mars a assez d'oxygène pour respirer »

Cette fois-ci, c'est sur de la potentielle vie martienne qu'une équipe de chercheurs s'est focalisée. Et la dernière étude parue dans les colonnes de Nature Geoscience, relayée par Mashable, nous apprend ainsi que l'eau salée trouvée sous la surface de la planète rouge pourrait contenir suffisamment d'oxygène susceptible de subvenir aux besoins de plusieurs formes de vie présentes sur Terre il y a des milliards d'années.

« Nous avons découvert que la vie sur Mars - si jamais elle a existé ou existe encore - avait assez d'oxygène pour respirer », a déclaré Vlada Stamenkovic, l'un des scientifiques à la tête de l'étude et chercheur au laboratoire JPL de la Nasa. La très faible présence d'oxygène dans l'atmosphère de la quatrième planète de notre système solaire a logiquement poussé les chercheurs à regarder vers les profondeurs.

L'oxygène est plus soluble dans les eaux à basse température

Le groupe de scientifiques a alors mis en place des modèles, avec lesquels ils observent comment l'oxygène se dissoudrait dans de la saumure martienne (un mélange d'eau et de sels en forte concentration). Résultats : l'oxygène est plus soluble dans les eaux à basse température et à forte teneur en sel. « Nous montrons où sont les meilleurs endroits pour trouver de l'oxygène dissoute sur la planète aujourd'hui », précise Vlada Stamenkovic.

Et d'enchaîner : « Certaines régions permettent même une solubilité de l'oxygène suffisante pour permettre à des animaux simples, comme les éponges, de respirer ». Des déclarations qu'il tient à tempérer, en affirmant que leurs « résultats n'impliquent pas qu'il y a de la vie sur Mars », mais qu'ils « montrent que l'habitabilité martienne est affectée par le potentiel d'oxygène dissous », conclut-il.
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
Badulesia

Bonjour
On a droit au très grand classique de l’imprécision de Chimie : la confusion entre l’élément (oxygène) et sa molécule corps purs (dioxygène), confusion qu’un élève de 2de en Lycée ne doit plus faire. L’article original parle bien de dioxygène (O2).
Dans l’article scientifique original, il n’est pas question de “vie”, ni “d’animaux simples” mais de “microbes” aérobies, ce qui est terme très générique comprenant de nombreux phyla, et même règnes. Pourquoi déformez le sens orignal ?
Sur le principe votre article est intéressant, mais utilisez le vocabulaire approprié de Chimie, et conservez le sens des propos de l’article original. Simplifier pour rendre compréhensible par le plus grand nombre ne signifie par modifier le sens.

  • “de l’oxygène dissoute” : oxygène est neutre, donc ne s’accorde pas au féminim.
  • “de plusieurs formes de vie présentes sur Terre il y a des milliards d’années” : il manque “telles que” avant présentes.
    Cdt.
Niverolle

@Badulesia Rigueur scientifique et clubic son définitivement antinomique. Et encore s’il n’y avait que clubic… En fait c’est toute notre époque qui a été accaparée par le marketing. Dans un monde où la vérité n’est pas la vérité, les scientifiques ne sont que des gêneurs.

xeno

Bon ce n’est pas parfait soit, mais j’encourage clubic a persévérer ^^

CM35

Un peu de rigueur ne serait pas de refus de nos jours, en effet.

KlingonBrain

Je pense qu’il faut remercier ceux qui apportent des précisions sur ce sujet.
Et en même temps, je crois qu’il faut savoir faire preuve de tolérance et réaliser que les journalistes ne sont pas forcément des chimistes.

Logiquement, dans la presse, on trouve aussi pas mal de littéraires. Et je ne vois pas le mal de quelques imprécisions tant que les articles ne cherchent pas à dépasser le cadre de la vulgarisation. Avant de se plaindre qu’ils n’ont pas fait un boulot de vérification poussé auprès d’un prix Nobel, n’oublions pas que l’on parle de presse gratuite. Dans la vie, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Sur tous les sites gratuits, c'est un peu la communauté qui fait une partie du travail dans les commentaires. Et personnellement, j'aime bien ce modèle.

Au passage, si on veut parler de rigueur, sachez que les scientifiques peuvent aussi énerver les littéraires pour des raisons similaires. Par exemple, le scientifique a souvent du mal avec la notion d’angles de vue multiples, les concepts philosophiques profonds ou simplement le fait qu’il applique toujours la même méthode de raisonnement cartésien à tous les problèmes, même ceux qui ne s’y prêtent pas du tout.

Niverolle

@KlingonBrain Ça va plus loin que simplement de la mauvaise vulgarisation, car depuis quelques temps les articles de clubic ressemblent plus à de la mauvaise pub qu’a de la mauvaise information.

drno95

Les scientifiques adoptent souvent plusieurs points de vue sur les choses, c’est la raison pour laquelle il existe souvent plusieurs théories sur un phénomène donné, l’étape suivante consistant à les tester pour les invalider.
Contrairement aux “littéraires”, les scientifiques ne cherchent pas à avoir raison mais à vérifier dans quelle mesure ils ont tort.
Ce n’est pas une démarche d’affirmation mais d’interrogation et c’est bien ça qui dérange.

Pour les questions qui sont réputées insolvables par l’expérimentation, il y a justement la philosophie (qui se doit normalement de suivre un raisonnement rigoureux et interrogatif, comme un raisonnement scientifique) et les sciences cognitives.

Donc non, rien n’échappe au rationalisme et je ne suis pas d’accord avec cette vision approximative.

Pour la petite histoire, Descartes était un homme croyant et pieu en raison de son éducation. S’il a contribué à son échelle à l’essor de la science, il n’était donc pas totalement rationnel dans ses raisonnements, pour cette raison.
Cependant, la confusion entre cartésien et rationaliste est due à une approximation de langage… des littéraires.
Or c’est un comble de se contenter d’approximations dans le domaine qu’on est censé maîtriser.

P.S. : presse diffusée gratuitement ou pas, la personne qui écrit un article est rémunérée donc elle travaille. Si le travail consiste à ne pas faire d’erreur de vulgarisation, c’est de sa responsabilité de bien le faire.
P.P.S. : La majorité de la communauté se contente souvent de seulement regarder, croire et suivre. C’est l’humain, il est comme ça.
P.P.P.S. : Science works, bitches ;-)

KlingonBrain

@drno95 : “Les scientifiques adoptent souvent plusieurs points de vue sur les choses, c’est la raison pour laquelle il existe souvent plusieurs théories sur un phénomène donné”

Non, ils ont simplement chacun leur avis unique et toujours dans le même mode de pensée.

Cela fonctionne relativement bien dans les sciences fondamentales, mais c’est une vraie catastrophe dans les sciences humaines.

Je vous incite à vous demander pourquoi des métiers différents sont le fruit de formations intellectuelles complètement différentes.

“Donc non, rien n’échappe au rationalisme et je ne suis pas d’accord avec cette vision approximative.”

C’est une vision assez radicale.
A partir du moment ou l’on écrit cela, il est impossible de comprendre l’existence d’autres outils intellectuels ni de découvrir leur intérêt. Et encore moins d’avoir une approche à angle multiples confrontant plusieurs de ces outils sur le même problème. L’approche cartésienne a beau être un outil d’une extraordinaire puissance, elle devient fortement limitative quand elle est le seul outil maîtrisé.

C’est un peu comme si un travailleur se disait que le marteau, c’est puissant (ce qui n’est pas faux) et qu’il devient tellement fasciné par cet outil qu’il finit par s’interdire de travailler avec les autres. La fascination par l’outil mène à un biais intellectuel bien connu. Si votre seul outil est un marteau, tout ressemble à un clou.

Quand on étudie la structure du cerveau, on comprends qu’il n’a pas du tout été fait pour le raisonnement cartésien. Pour faire simple, il faut maîtriser d’autres modes de fonctionnement pour libérer sa vraie puissance.

Ce n'est pas parce qu’une découverte est expliquée a l’aide du raisonnement cartésien que pour autant cette découverte aurait été forcément engendrée par un raisonnement cartésien.

Une erreur fondamentale est d’opposer les modes de pensée et de chercher lequel serait supérieur aux autres. Cela n’a pas de sens parce qu’ils ont tous leurs avantages et inconvénients. Le meilleur outil dépends du problème. Et même souvent, une combinaison d’outils.

“presse diffusée gratuitement ou pas, la personne qui écrit un article est rémunérée donc elle travaille. Si le travail consiste à ne pas faire d’erreur de vulgarisation, c’est de sa responsabilité de bien le faire.”

Pour la petite minorité qui sont super bien payé et pas du tout stressés pour faire un travail, c’est possible de raisonner comme ça.

Sauf que l’essentiel de l’économie ne fonctionne pas ainsi.

En économie, la logique, c’est que la quantité d’argent doit on dispose pour faire une tâche conditionne directement le temps dont on dispose pour la réaliser. Et donc sa qualité.

Et de nos jours, la plupart des gens essayent de faire ce qu’ils peuvent avec les moyens qu’ils ont.

“P.P.P.S. : Science works, bitches ;-)”

Ca fonctionne très bien dans certains domaines, pas du tout dans d’autres. Ce n’est pas un hasard si dans la vie, tout n’est pas géré par des scientifiques.

"Descartes était un homme croyant et pieu en raison de son éducation. S’il a contribué à son échelle à l’essor de la science, il n’était donc pas totalement rationnel dans ses raisonnements, pour cette raison."

De manière étonnante(du moins en apparence), il y a pas mal de gens croyants chez les scientifiques. En réalité, l’opposition entre religion et science est beaucoup plus complexe et bien moins tranché qu’on ne le pense quand on est jeune.

c_planet

y a qu’un seul avantage à aller vivre là-bas, c’est qu’on va ne pas nous casser les nouilles tous les jours à nous rabâcher que c’était bien plus vivable avant.

Niverolle

@KlingonBrain Réduire la démarche scientifique au raisonnement cartésien n’est vraiment pas sérieux. C’était peut-être vrai au 19e sciecle, époque où le réductionnisme triomphait de petit système compliqué. Depuis, on est passé aux grand systèmes complexes (et donc pas forcément compliqués).

Le manque de rigueur qui marque notre époque n’a rien avoir avec la science ou même la foi (après tout le rasoir d’Occam a une origine théologique) mais au règne du marketing auquel personne n’échappent (pas même les scientifiques).

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles