Hubble pourrait être à nouveau opérationnel très bientôt

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge, Spécialiste Image.
Publié le 24 octobre 2018 à 15h25
Hubble_01

Hubble, le télescope spatial lancé en 1990, pourrait bientôt reprendre du service. La NASA a en effet annoncé avoir déployé des efforts considérables pour mettre fin au dysfonctionnement du télescope placé en « safe mode » depuis le 5 octobre.

La NASA mise sur un gyroscope de secours, inutilisé depuis plus de 7 ans

Bonne nouvelle pour l'observation spatiale, après avoir connu une série de déboires depuis le 5 octobre, Hubble pourrait redevenir opérationnel très prochainement.

Dans une mise à jour daté du 22 octobre, la NASA a annoncé avoir réussi à remettre en bon état de marche le gyroscope de secours du télescope. L'appareil nommé « Wicky » était en effet à l'arrêt depuis plus de sept ans lorsqu'il a été sollicité le 5 octobre en raison du placement du télescope en « mode sans échec », il était alors inutilisable, car il renvoyait des données de rotation erronées, beaucoup trop élevées.

Après avoir programmé de nombreuses manœuvres et réalisé une série d'essais, l'agence spatiale est parvenue à corriger le problème et à réinitialiser le gyroscope de secours, qui calcule à présent des taux de rotation corrects.

Les gyroscopes sont en effet constitués de roues en rotation qui fonctionnent à une vitesse de 19 200 tours par minute dans un cylindre scellé, en suspension dans un fluide épais. L'électricité est acheminée vers le moteur grâce à des câbles ultra-fins (de l'épaisseur d'un cheveu) immergés dans le liquide. C'est grâce aux légers mouvements de l'axe de la roue que l'ordinateur de Hubble est ensuite capable de calculer et de contrôler son orientation, soit pour passer d'une cible à une autre, soit pour se verrouiller avec précision sur une cible.

Hubble va mieux, mais pour combien de temps ?

Comme nous vous le précisions dans le précèdent article, Hubble est capable de fonctionner à pleine capacité avec seulement trois de ses six gyroscopes. Lors de la défaillance du 5 octobre, deux d'entre eux étaient déjà hors ligne, ramenant à trois le nombre de gyroscopes en bon état de fonctionnement, en tenant compte du gyroscope de secours, inutilisés depuis 7 ans. C'est donc un véritable petit exploit qu'à réalisé la NASA ici.

Dans l'impossibilité de se rendre sur place pour effectuer des réparations depuis que le programme de navette spatiale est arrêté, l'agence spatiale est contrainte d'agir depuis la terre ferme, avec l'inquiétude constante qu'un jour elle puisse perdre définitivement un des plus grands observatoires en orbite à l'heure actuelle.


Plusieurs séries de tests sont encore nécessaires pour évaluer les performances du gyroscope Wicky, la NASA explique : "Une fois que ces tests d'ingénierie seront terminés, Hubble devrait revenir à ses opérations scientifiques normales".

En attendant le lancement du télescope James Webb qui a déjà été repoussé plusieurs fois, Hubble reste indispensable pour l'observation de l'Univers.

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge
Spécialiste Image

Pigiste pour Clubic depuis 2018, j’ai d’abord pris la plume pour parler d’actualités, avant de me spécialiser peu à peu sur les catégories PC & Gaming, notamment les écrans et périphériques, ainsi que l’image et le son, plus particulièrement tout ce qui touche au Home Cinema : les téléviseurs, vidéoprojecteurs et barres de son.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (4)
Badulesia

“safe mode” se traduit par “mode de sécurité”.
“Mode sans échec”, c’est une expression du monde windows ! :smiley:

Bien que très âgé, et si on oublie l’épisode rocambolesque de sa myopie de jeunesse, cet appareil reste l’une des plus grandes réussites scientifiques de ces 50 dernières années. Espérons qu’il poura continuer à fonctionner encore un peu, puisque la relève se fait un peu tarder.
Cdt.

CM35

Oui, bravo au HST, il a apporté de bien belles images après sa réparation “sur site” spectaculaire ! :+1:

Nmut

Tu as de meilleurs photos? Les miennes ne sont pas vraiment à la hauteur (pauvre petit reflex sur un 235/2350), mais les couleurs correspondent pour les planètes.
Bien sûr les “vues d’artistes” ne correspondent à rien.
Et les photos colorisées ne représentent pas ce que “voit” le télescope, mais regardes-tu les images RAW de ton réflex? :smiley:

CM35

Je rejoins Nmut là-dessus, évidemment qu’une partie des images sont retouchées quand elles s’adressent au grand public qui va s’en servir comme fond d’écran ! :yum:

Cela n’enlève rien au travail scientifique du HST.

C’est sûr, comme l’explique Nmut et puisque j’ai moi aussi pratiqué l’astronomie dans ma jeunesse, le rendu à l’oculaire peut s’avérer décevant pour un novice qui découvre que cela n’a rien à voir avec les images dont on dispose aujourd’hui. Je confirme concernant les couleurs des planètes, c’est certes moins flashy mais quelqu’un qui connait un peu arrive sans problème à reconnaitre les planètes à l’œil nu rien qu’à leur couleur. (en s’aidant peut-être aussi inconsciemment de leurs tailles et magnitudes apparentes dans le ciel)

J’avais suivi le survol de Neptune par Voyager 2 dans ma jeunesse mais malgré ça Hubble m’a toujours étonné par ce qu’il est capable d’obtenir en terme de précision vu les distances folles… Vivement le JWST ! (futures images qui seront probablement encore plus retouchées pour le grand public vu dans quelles longueurs d’onde va travailler le machin ! :stuck_out_tongue: )

Pour enfoncer le clou, on pourrait même extrapoler cette réflexion aux radiotélescopes… Comment “voir” ce qu’ils détectent ? :stuck_out_tongue:

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles