Rocket Lab inaugure l’ère commerciale des mini-fusées dans l’espace

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge, Spécialiste Image.
Publié le 15 novembre 2018 à 10h22
Rocket Lab_1
© Rocket Lab

Rocket Lab, la société néo-zélandaise basée en Californie spécialisée dans les fusées de petite charge, vient de réussir dimanche son premier lancement d'une mini-fusée commerciale, simplement baptisée « It's Business Time ».

Rocket Lab est donc parvenu, le dimanche 11 novembre, à envoyer six petits satellites en orbite circulaire grâce à sa mini-fusée Electron pour divers clients tels que Spire Global, Tyvak, Fleet Space et Irvine CubeSat Stem.

Une petite révolution en vue pour le secteur spatial ?

Le lancement a eu lieu depuis la péninsule de Mahia situé sur la côte est de l'île septentrionale de la Nouvelle-Zélande. L'opération « It's Business Time » est le premier lancement commercial d'une mini-fusée Electron. Deux autres lancements « tests » avaient précédé celui-ci avec les missions toujours sobrement intitulé « It's a test » le 25 mai 2017 et « Still testing launch » le 21 janvier 2018.

Ce troisième lancement marque peut-être un tournant pour l'entreprise privée du secteur spatial. Même si la fusée Electron ne transportait qu'une charge utile constituée de six petits satellites, la société fondée en 2006 entrevoit de multiplier les lancements à partir de l'année prochaine. Six fusées sont actuellement en production et seize lancements seraient déjà prévus. Peter Beck, CEO de Rocket Lab a qualifié ce premier lancement commercial de « vol parfait avec une précision orbitale exquise ».

Un coût énorme dont les clients sont prêts à s'acquitter

La fusée Electron mesure 17 mètres de hauteur pour 1m20 de diamètre, elle peut emporter une charge utile comprise entre 150 et 250 kg. Rien à voir à côté des lanceurs de Space X de 70 m qui peuvent embarquer jusqu'à 23 tonnes. Ainsi, les petits lanceurs comme la fusée Electron font la promesse de réduire considérablement le temps d'attente pour la mise en orbite d'un satellite (de 24 à 6 mois), d'autant plus que les sociétés comme Arianespace et Space X privilégient d'abord les grands satellites dont le prix et le volume sont bien plus importants que des nano-satellites et autres Cubesats.

Le prix de lancement d'une fusée Electron est « seulement » de 5,7 millions de dollars contre plusieurs centaines en ce qui concerne des lanceurs imposants comme le Falcon 9 de Space X. Toutefois, Rocket Lab promet de proposer des lancements réguliers et de disposer de nombreux créneaux pour désengorger l'embouteillage actuel. Pour cette raison, leurs clients sont prêts à payer des sommes bien plus élevées, il leur en coûte en effet environ 40 000 $ / kg avec Rocket Lab, contre 3 000 $ / kg avec Space X. En outre, Peter Beck a déclaré que ses usines de Californie et de Nouvelle-Zélande « ont été spécialement conçues pour produire une fusée par semaine ».

Le prochain lancement de Rocket Lab sera pour le compte de la NASA avec la mission eLaNa 19 prévu pour décembre prochain. A cette occasion, plusieurs nano-satellites devraient être mis en orbite.
Matthieu Legouge
Spécialiste Image
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Commentaires (5)
twist_54

existe-t-il un code de l’espace comme il existe un code de la route ? parce-que même si l’espace est vaste à un moment donné ça va se percuter la haut.

carinae

j’imagine bien le sujet … “attention mon satellite Météo va rentrer en collision avec un satellite d’observation de la Terre … on freine …” pas de bol un satellite GPS arrive a grande vitesse … paf c’est l’accident … et voici le satellite tout de bleu vêtu qui arrive sur place pour faire le constat et accessoire la circulation …

PseudoSimple

Déjà que lancer des fusées ralentit le trafic aérien et coûte cher aux compagnies aériennes.

Matthieu_Legouge

@PseudoSimple

Il n’y a pratiquement aucun avion qui survole cette région de la Nouvelle-Zélande :wink:

PseudoSimple

Hé hé, je faisais une généralité, mais merci pour l’info :wink:

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