SEIS, l'un des instruments qui équipent InSight et qui a été fourni par le Centre national d'études spatiales, vient de capturer pour la toute première fois le bruit du vent sur la planète rouge !
Un sismomètre qui enregistre le bruit du vent ? Non, il n'y a aucune erreur : SEIS a bel et bien été conçu pour « écouter » et étudier la structure interne de Mars. Mais avant de débuter sa mission principale, il a d'abord été en mesure d'enregistrer indirectement et pour la toute première fois le bruit du vent venant caresser les panneaux solaires de InSight.
Les premiers sons de vents martiens
C'est dans un premier temps la station météorologique APSS (Auxiliary Payload Sensor Suite) qui a détecté le vent martien grâce à des informations concernant la pression atmosphérique qu'elle a pu collecter la semaine dernière. SEIS a ensuite pris le relais et a mesuré les vibrations qu'ont causées les vents martiens sur les panneaux photovoltaïques de la sonde spatiale grâce à ses capteurs à très large bande.Ces bandes-son sont simplement les premiers extraits acoustiques qui nous parviennent de la planète rouge. Phillipe Laudet, chef du projet InSight/SEIS au CNES, ainsi que Phillipe Lognonné, responsable scientifique InSight/SEIS à l'Institut de physique du globe de Paris (IPGP) expliquent : « Ce sont des mesures d'opportunité faites depuis le pont de l'atterrisseur où SEIS se trouve. Mais n'oublions pas que l'instrument n'a pas été conçu pour écouter le vent sur Mars depuis le pont, mais bien pour écouter son intérieur quand il sera sur le sol ! ».
Effectivement, la prochaine étape pour SEIS sera d'être déposé sur le sol martien grâce au bras télécommandé de InSight. Il pourra ainsi prendre des mesures précises de l'activité sismique de la planète et, de manière plus globale, de ses activités internes.
Un enregistrement disponible sur YouTube
C'est donc très certainement la dernière fois avant longtemps que nous avons l'occasion d'entendre des sons de vents martiens. Néanmoins, le rover de la mission Mars 2020 embarquera lui de véritables microphones qui auront notamment pour but d'enregistrer les impacts laser du spectromètre imageur SuperCam.Ci-dessus, cette vidéo provenant de la chaine YouTube NASA Jet Propulsion Laboratory vous propose de découvrir l'enregistrement d'abord sans puis avec un traitement augmenté de deux octaves afin que l'oreille humaine perçoive mieux les sons. Ensuite, vous y entendrez l'enregistrement de APSS qui a été accéléré 100 fois, encore une fois pour rendre les sons audibles.