En orbite depuis près de 20 ans pour ses modules les plus anciens, la station spatiale internationale (ISS) n'est plus toute jeune, puisque certains de ses éléments ont été conçus pour une durée de vie de 15 ans. Toutefois, l'arrêt de l'exploitation de l'ISS pourrait intervenir lorsqu'elle soufflera ses 30 bougies, en 2028. Qu'arrivera-t-il alors à ce précieux laboratoire spatial ?
Développée grâce à une collaboration internationale et un budget colossal (plus de 150 milliards de dollars), la station spatiale internationale continue à l'heure actuelle d'être le seul et unique laboratoire de recherche à être positionné au-dessus de nos têtes, à une altitude d'environ 400 km.
Une fin de vie programmée entre 2024 et 2028
Occupée en permanence par des chercheurs et des astronautes réalisant chacun de multiples travaux de recherche scientifique ainsi que les tâches de maintenance, l'ISS devrait encore profiter d'une dizaine d'années de vie opérationnelle et prochainement voir se succéder les nouveaux vaisseaux actuellement en cours de certification pour les vols habités : le Crew Dragon de SpaceX ainsi que le CST-100 Starliner de Boeing.Malgré tout, il est nécessaire de planifier et trouver un plan pour la fin de vie de la station d'ici 2028. C'est pourquoi la NASA et ses partenaires dans cette aventure travaillent sur une stratégie de désorbitage ainsi qu'un plan d'action d'urgence à mettre en œuvre au cas où une panne ou un accident surviendrait, ce qui est tout à fait envisageable en raison de la vétusté ou de l'obsolescence de certains composants et matériaux.
Ce sont par ailleurs ces derniers arguments qui ont poussé le Comité aérospatial de sécurité (ASAP) à demander à la NASA de concevoir rapidement un plan permettant de désorbiter l'ISS en toute sécurité. Un défi pour le moins immense, puisque ce sera l'objet le plus lourd (400 tonnes) à être poussé vers une rentrée atmosphérique destructrice.
Toutes les possibilités sont à prévoir
La stratégie de désorbitage de la station spatiale internationale pourrait ainsi faire appel à deux vaisseaux cargo Progress afin de bénéficier d'une poussée suffisante pour déclencher une rentrée atmosphérique contrôlée. Zvezda, le module russe de l'ISS, possède bien son propre système de propulsion, mais sa puissance est trop faible pour assurer ce rôle.Le niveau de difficulté est extrêmement élevé pour la réalisation d'une telle mission, l'objectif principal étant de pouvoir contrôler au maximum la rentrée atmosphérique de l'engin de manière à ce que le moins de débris possible atteignent la terre ferme ou des zones habitées.
Le récent rapport de l'ASAP à propos de la stratégie de désorbitage de l'ISS mentionne : « Bien que les progrès aient été plus lents que prévu, les efforts vont de l'avant et le comité est rassuré par les progrès réalisés ».