La NASA vient de révéler dans une étude que la Station spatiale internationale (ISS) fourmille de microbes et de bactéries pathogènes. Des germes que l'on retrouve couramment sur Terre et qu'il n'est cependant pas étonnant de retrouver dans un environnement extrême comme celui de l'ISS.
Cependant, la question concernant la santé de l'équipage se pose : les six actuels résidents de l'ISS courent-ils un danger ?
Des germes et bactéries en trop grand nombre ?
Dans le cadre d'une étude qui a été menée durant 14 mois, des chercheurs de la NASA ont utilisé les techniques de culture microbienne traditionnelles, ainsi que des méthodes de séquençage de gènes dans le but d'analyser des échantillons provenant de huit endroits différents de la Station spatiale internationale. Les dortoirs, toilettes, la salle à manger, ou encore la coupole d'observation, ont ainsi été inspectés au peigne fin par l'équipe de scientifiques. Les résultats de cette étude ont récemment été publiés dans la revue Microbiome et constituent à ce jour le premier catalogue complet de germes dans une infrastructure spatiale.Sans réelle surprise, on apprend de cette étude que la majeure partie des microbes qui fourmillent dans l'ISS a été apportée par les êtres humains, avec la succession d'équipages qui se relèvent à bord de la station depuis des années. Les chercheurs ont identifié très exactement 133 espèces de bactéries ainsi que 81 champignons. Parmi eux on retrouve notamment des germes pathogènes tel que Staphylococcus aureus, généralement présent dans nos fosses nasales ainsi que sur notre peau, mais aussi des bacilles de la famille des Enterobacter que l'on retrouve dans le tube digestif.
Alors que les résidents de l'ISS vivent actuellement sous la menace des débris provoqués par la mission Shakti, qui a consisté à détruire un satellite indien à l'aide d'un missile, l'équipage de l'ISS pourrait également être menacé par cette prolifération de germes pathogènes.
Un réel danger pour les astronautes ?
Sur Terre, nous rencontrons bien entendu ces germes à longueur de journée. Ici, ils sont responsables de maladies qui peuvent parfois être graves et sont d'ailleurs souvent mis en cause dans le cas d'infections nosocomiales. Cependant, l'ISS est contraint par deux facteurs susceptibles de rendre ces germes encore bien plus menaçants qu'ils peuvent l'être sur Terre. Tout d'abord, comme le rappelle le Dr Kasthuri Venkateswaran, co-auteur de l'étude et chercheur au JPL de la NASA (Jet Propulsion Laboratory), le système immunitaire des astronautes est « déréglé » et « ils n'ont pas accès aux interventions médicales sophistiquées disponibles sur Terre ».Ensuite, le chercheur du JPL rappelle que l'ISS est un lieu hermétiquement clos, « essentiellement le type de lieu où les bactéries ont tendance à prospérer ». Soumis à la microgravité, aux radiations, ainsi qu'à un taux plus élevé de dioxyde de carbone et la recirculation d'air au travers des filtres HEPA, l'ISS est considéré comme un « environnement extrême » où les bactéries ont tendance à fourmiller.
Outre protéger la santé des différents équipages de l'ISS, cette nouvelle étude pourrait également être bien utile pour développer de nouvelles mesures de sécurité à mettre en place lors des prochains voyages spatiaux, en vue du retour d'astronautes sur la Lune, ou encore d'un éventuel voyage sur Mars !
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