Bien que théoriquement possibles, les voyages à l'intérieur des trous de ver ne seraient cependant pas utiles aux humains pour réaliser des voyages interstellaires. Ils permettront cependant de mieux comprendre certaines théories sur la physique quantique.
L'actualité sur l'espace n'est pas en reste ces derniers jours. Le 10 avril, la première image d'un trou noir M87* - un incroyable cliché obtenu grâce au puissant réseau de l'EHT, une combinaison virtuelle de 8 télescopes - était dévoilée au monde entier. Situé à 53 millions d'années-lumière de la Terre, au sein de la galaxie M87, ce mastodonte constitue à ce jour une preuve qui vient valider la théorie de la relativité restreinte d'Einstein.
Etes-vous prêts à voyager à travers un trou de ver ?
Le 15 avril, c'est une information concernant les trous de vers qui nous est parvenue. Pour rappel, les trous de ver (« whormholes » en anglais), sont des objets physiques hypothétiques qui constitueraient des sortes de raccourcis servant à relier deux zones de l'espace-temps.Selon une étude menée par Daniel Jafferis et Ping Gao, de l'Université de Harvard, et Aron Wall, de l'Université de Stanford, ces passages entre espaces spatio-temporels, très utilisés dans les films de science-fiction, pourraient bel et bien exister.
Mais pas si vite : bien que théoriquement existants, les trous de vers ne pourraient pas, en réalité, servir à se déplacer au sein de l'espace temps, comme le font nos héros de SF.
Un voyage possible mais lent
L'utilisation des trous de ver réduirait considérablement le temps de parcours entre le point d'entrée A, modélisé par un trou noir, et le point de sortie B, représenté comme un trou blanc. Mais en réalité, le voyage entre ces deux points ne constituerait pas un déplacement instantané.Ainsi, les chercheurs tablent sur le fait que ces voyages d'une zone à l'autre seraient effectivement faisables, mais très lents à réaliser. De fait, « il faudrait plus de temps pour parvenir à travers ces trous de ver que d'y aller directement », affirmait Daniel Jafferis, ajoutant que ces derniers « ne sont pas très utiles pour des voyages dans l'espace ». Il ne s'agirait donc pas vraiment d'un « raccourci ». Cette découverte pourrait cependant être utile aux études sur la mécanique quantique, et notamment sur la gravité quantique.
La théorie, qui se base sur les travaux d'Einstein et Rosen parus en 1935, affirme également que deux trous noirs connectés entre eux à un niveau quantique peuvent agir comme un trou de ver au travers duquel la lumière pourrait voyager. On serait donc face à un cas particulier, dans lequel des informations pourraient être extraites d'un trou noir. Une théorie que nous ne sommes pas près de vérifier dans la pratique...