Jeff Bezos, le patron d'Amazon et fondateur de Blue Origin, désigné comme étant « l'homme le plus riche du monde », a présenté jeudi 9 mai un projet qui pourrait bien permettre aux astronautes de la NASA de retourner sur la Lune en 2024.
Jeff Bezos vient de lever le voile sur le grand projet actuellement en cours de développement via sa société aérospatiale Blue Origin, hier soir à Washington D.C. Il s'est dit prêt à soutenir la NASA dans son engagement de retourner sur la Lune dès 2024 en présentant son prototype d'atterrisseur lunaire nommé Blue Moon.
Cap sur la Lune en 2024
En développement depuis déjà trois ans, l'annonce de cet atterrisseur n'est donc pas une réelle surprise. Cependant, Jeff Bezos compte bien ici prendre une longueur d'avance sur ses concurrents grâce à un engin innovant qui sera rapidement disponible et qui pourrait bien permettre à la NASA de concrétiser son ambition de retourner sur la Lune en 2024, comme il l'explique par ces mots : « Nous pouvons aider à tenir ce délai, mais seulement parce que nous avons commencé il y a trois ans ».Après avoir dévoilé une impressionnante maquette, le patron d'Amazon et de Blue Origin a donné quelques détails sur les capacités de Blue Moon. L'atterrisseur lunaire sera un véhicule autonome et pourra transporter des charges utiles allant de 3,6 à 6,5 tonnes dans sa version lourde. La masse à vide de l'engin est de 3 tonnes et approchera les 15 tonnes avec son plein d'ergols (l'immense sphère au centre de l'engin n'est autre que son réservoir).
Blue Moon : un alunisseur ambitieux
Il sera équipé du nouveau moteur BE-7 produit par Blue Origin et lui aussi encore en cours de développement. La particularité de ce moteur est de fonctionner avec un mélange d'oxygène et d'hydrogène liquide, un carburant qui pourrait être produit directement sur la Lune en exploitant les ressources d'eaux glacées au pôle Sud ou au pôle Nord de notre satellite naturel. Il sera en mesure de délivrer une poussée de 4,5 tonnes et a spécialement et été conçu pour la phase de descente lunaire. Sa première mise à feu statique pourrait intervenir d'ici l'été prochain.Outre les habituels instruments scientifiques, Blue Moon sera en mesure d'accueillir jusqu'à quatre rovers, un véhicule tout-terrain pour les astronautes, ou encore des modules et autres structures susceptibles d'être utilisés pour l'installation d'une base lunaire. Un engin qui ne manque donc pas d'ambition, d'autant que ses capacités ne s'arrêtent pas là. Jeff Bezos a par exemple mentionné l'utilisation de piles à hydrogène afin de faire face à la nuit lunaire, du machine learning, ou encore d'un laser pour mettre en place une bande passante Internet Gigabit entre la Terre et la Lune.
Une conquête rapide et durable
Si Blue Moon ne peut pas transporter d'astronautes, il sera en mesure d'amener sur la Lune tout le matériel nécessaire, y compris le véhicule d'ascension que les astronautes utiliseront pour, éventuellement, regagner le véhicule en orbite lunaire actuellement pressenti par la NASA : Orion.En somme, Blue Moon s'apparente malgré tout à un engin polyvalent qui ouvre un chemin vers une conquête de la Lune rapide et durable. Bezos a par ailleurs déclaré : « C'est un véhicule incroyable [...]. Il est temps de retourner sur la Lune, mais cette fois pour y rester ».