C'est le genre de signaux que les astronomes adorent voir s'afficher sur leurs écrans. Le 27 juin, des chercheurs russes ont publié un rapport dans lequel ils affirment avoir réussi, pour la première fois, à localiser la source d'un signal. À peine quelques jours plus tard, un nouvel ensemble de signaux a été détecté par un télescope canadien.
Bien entendu, les profanes que nous sommes imaginent d'emblée ces signaux comme émanant de petits hommes verts. Dans la mesure où ils sont une source de mystères même pour les astronomes, il y a de quoi être enthousiaste. D'autant que pour certains observateurs, des vaisseaux extra-terrestres pourraient causer ce genre de phénomènes.
60 signaux détectés jusqu'à présent
De quels signaux parle-t-on ? Les anglophones parlent de « FRB », pour « Fast Radio Burst ». Leur nom l'indique : ce sont des « vagues » de signaux radio très rapides. La vague qui a été détectée par un ensemble de télescopes canadiens fin juin n'a frappé les appareils que pendant quelques millisecondes.Ce n'est pas la première fois qu'un tel phénomène se produit. Depuis la mise en service de cet observatoire canadien (le CHIME) l'an dernier, 13 similaires ont été repérés. Les signaux de ce genre constituent l'un des phénomènes cosmiques les plus énigmatiques, même pour les spécialistes. En tout, une soixantaine de ces FRB a été recensée, depuis leur première découverte en 2007.
Cependant, les signaux qui viennent d'être reçus ont quelque chose de particulier : ce sont des signaux qui se répètent. Jusque-là, un signal répétitif n'avait été enregistré qu'une seule autre fois, et par un autre télescope. C'est donc a priori un phénomène récurrent. Le fait que ces deux signaux aient des points communs incitent aussi les chercheurs à les penser comme une famille de phénomènes cosmiques à part entière. Pour Ingrid Stairs, astrophysicienne à l'UBC (University of British Columbia), c'est très encourageant : « Un tel événement suggère qu'il puisse y avoir autre chose là dehors. Avec davantage de signaux répétitifs et davantage de sources pour nos recherches, nous pourrions mieux comprendre ce puzzle cosmique : d'où ils viennent et leur origine ».
Dans une galaxie pas si lointaine...
L'origine des signaux, est l'un des deux grands enjeux de la recherche. Les modèles répétitifs pourraient être les plus faciles à tracer.Peu avant l'arrivée des nouveaux signaux, des scientifiques ont affirmé avoir réussi à localiser la source de deux signaux détectés en 2012 et 2018. Ils viendraient des galaxies M31 et M33, à 1,5 milliards d'années-lumières de la Terre. Pour être plus précis (toutes proportions gardées), ces signaux auraient été émis à 13 000 années-lumières du centre de leurs galaxies. Fait intéressant : les galaxies M31 et M33 ont une taille comparable à notre Voie Lactée. Pour rappel, la galaxie d'Andromède, la galaxie spirale la plus proche de la Voie Lactée, se situe à 2,55 milliards d'années-lumières. À l'échelle de l'univers, l'origine de ces signaux est donc proche.
Concernant l'origine, les scientifiques restent dans le flou. Des théories diverses sont émises. Certaines imaginent des étoiles à neutrons centrées autour d'un très fort champ magnétique. Les plus enthousiastes imaginent déjà une intelligence extra-terrestre, un vaisseau pouvant émettre ce genre de signaux. Tout est donc encore possible.
Source : BBC