Emmanuel Macron a annoncé ce week-end la création d'un grand commandement de l'espace qui sera, dans un premier temps, rattaché à l'armée de l'air.
Samedi, le président Emmanuel Macron a profité de la veille du défilé du 14 juillet pour annoncer la création d'un commandement de l'espace, qui va naître en septembre prochain au sein même de l'Armée de l'air et deviendra, à terme, l'Armée de l'air et de l'espace. Le chef de l'État français souhaite que cette nouvelle branche militaire assure « notre défense de l'espace et par l'espace », avec une protection renforcée des satellites et une meilleure connaissance de la situation spatiale. La ministre des Armées, Florence Parly, a emboîté le pas du président de la République en détaillant les contours de l'annonce de ce dernier.
Un commandement basé à Toulouse
La ministre a annoncé que le commandement militaire de l'espace sera implanté à Toulouse, un lieu stratégique logique puisqu'il s'agit de la capitale européenne du spatial, la Ville rose regroupant 25 % des effectifs européens du secteur.Le commandement rassemblera d'abord environ 200 personnes avant de petit à petit s'étoffer et monter en puissance. L'espace regorge d'enjeux que la division devra appréhender, comme les cyberattaques, l'espionnage, le brouillage et les armes antisatellites. La France réagit alors que plusieurs puissances mondiales, comme les États-Unis, la Russie ou la Chine, sont déjà engagées dans un processus de domination de l'espace, en multipliant les annonces et en décuplant les dépenses dans le secteur.
Un grand commandement de l'espace sera créé en septembre prochain au sein de l'Armée de l'air. Celle-ci deviendra à terme l'Armée de l'air et de l'espace. pic.twitter.com/Cnhlc7Eevs
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 13 juillet 2019
3,6 milliards d'euros pour répondre aux enjeux de sécurité
L'État français, de son côté, s'est doté d'un budget de 3,6 milliards d'euros pour le spatial de défense, comme le définit la loi de programmation militaire française (LPM) 2019-2025. Cette manne financière devra contribuer au renouvellement des satellites de communication (Syracuse) et d'observation CSO. En outre, elle permettra de moderniser le radar de surveillance spatiale GRAVES et de lancer trois satellites d'écoute électromagnétique (CERES) en orbite.« L'espace est devenu un espace de conflictualité », reconnaît Florence Parly, qui indique que si 1 500 satellites tournent autour de la Terre aujourd'hui, ils seront 7 000 à se balader au-dessus de nos têtes dans une dizaine d'années. « Ces satellites sont de plus en plus considérés comme des objets qui peuvent être espionnés ou modifiés », précise la ministre, bien décidée à renforcer la protection de tout l'écosystème.
De nouveaux détails sur le fameux commandement devraient être apportés d'ici une dizaine de jours.
Source : Capital