Le 22 juillet, l'ISRO (Indian Space Research Organisation, l'équivalent de la NASA en Inde) envoyait avec succès une sonde spatiale à destination de la Lune. Avec pour mission d'étudier le sol lunaire, elle aurait coûté, selon l'organisation, deux fois moins cher que le film Avengers : Endgames.
Chandrayaan-2, c'est son nom (« véhicule lunaire » en Sanskrit) a été lancée ce 22 juillet. Originellement programmé pour le 15 juillet, le lancement de la sonde à dû être reporté une heure avant son départ originel à cause d'une « faille technique ». Réparée dans la semaine elle a donc pu décoller ce lundi à 14h43, heure locale, et ce en clair, devant des millions d'Indiens qui se sont empressés de féliciter l'agence spatiale sur les réseaux sociaux.
Un programme spatial peu onéreux
Lancée depuis le Centre Spatial Satish-Dhawan, sur l'île de Sriharikota dans l'Etat de l'Andra Pradesh, la sonde spatiale est la plus puissante développée par l'Inde à ce jour.L'Organisation indienne pour la recherche spatiale (ISRO) n'en est cependant pas à son coup d'essai puisque l'agence a envoyé, en 2008, Chandrayaan-1 qui avait à l'époque confirmé la présence d'eau dans les cratères lunaires. En 2014, un orbiteur avait été envoyé vers Mars pour 74 millions de dollars, quand celui de la NASA, envoyé la même année, avait coûté environ 671 millions de dollars.
Enfin en 2017, l'ISRO avait déployé 104 satellites en moins de 18 minutes.
Si le programme de Chandrayaan-2 s'avérait être une réussite, l'Inde serait le quatrième pays à envoyer un vaisseau spatial sur la Lune après les USA, la Chine et la Russie, confirmant ainsi sa présence dans la course à la découverte spatiale.
De plus, cette mission témoigne que l'ISRO s'est spécialisée dans la conquête spatiale à bas coût : l'organisation a en effet révélé que Chandrayaan-2 avait coûté 141 millions de dollars, là où, anecdote notable, le film Marvel Avengers : Endgame a coûté plus de 356 millions de dollars !
Ce que l'on sait du programme
La sonde spatiale, haute de 43 mètres, renferme un orbiteur, un atterrisseur lunaire nommé Vikram (en l'honneur de Vikram Sarabhai, le fondateur de l'agence spatiale indienne) et un lanceur six roues appelé Pragyan (« sagesse » en Sanskrit).L'atterrisseur lunaire se détachera de l'orbiteur entre le 6 et 7 septembre et devrait atterrir près du pôle sud de la Lune, entre les cratères Simpelius N et Manzinus C, « là où aucun pays n'est jamais allé auparavant » explique l'ISRO.
Chandrayaan-2 est équipée de spectromètres et de caméras. En attendant septembre, la sonde restera en orbite elliptique. L'orbiteur fonctionnera ainsi durant un an, mais l'atterrisseur et le véhicule d'exploration ne fonctionneront, eux, que durant deux semaines. Deux semaines durant lesquelles la mission devra établir une carte du pôle Sud lunaire, chercher de l'eau, mesurer les séismes lunaires et la température du sol, ce qui n'a encore jamais été fait dans cette région du satellite.
Fort de ses succès, l'ISRO a dévoilé son souhait de lancer sa propre station spatiale en 2022. Appelée Gaganyaan (« véhicule spatial » en Sanskrit), elle devrait être inaugurée pour fêter les 75 ans de l'indépendance de l'Inde. Le gouvernement indien soutient déjà cette entreprise puisqu'il financerait l'agence à hauteur de 100 milliards de roupies, soit environ 1,3 milliards d'euros.
Source : Techcrunch