L'ISRO (Indian Space Research Organisation, équivalent de la NASA en Inde) a réussi la mise en orbite lunaire de la sonde Chandrayaan-2. Prochaines étapes : l'alunissage et l'étude du sol du pôle sud de l'astre.
Quand l'Inde s'apprête à se poser sur la Lune ! La sonde Chandrayaan-2 a réussi sa manœuvre d'insertion orbitale lunaire, mardi à 3h32 GMT, a annoncé l'agence spatiale indienne (ISRO) dans un communiqué. L'expédition a pour objectif de déposer un atterrisseur et un robot mobile près du pôle sud de la Lune, à près de 384.000 kilomètres de la Terre, le 7 septembre prochain.
Une mission délicate
Précisément quatre semaines après son lancement du pas de tir de Sriharikota, dans le sud-est de l'Inde, la sonde Chandrayaan-2 vient de réussir un exercice périlleux. Son lanceur n'étant pas assez puissant pour un trajet en ligne droite, la sonde a atteint la Lune en élevant progressivement son orbite autour de la Terre jusqu'à l'allumage de son moteur-fusée durant 29 minutes pour basculer dans l'orbite lunaire, ce mardi.L'opération reposait sur un équilibre parfait entre la vitesse d'approche et une altitude précise à conserver. Une vitesse plus faible aurait probablement conduit la sonde à se crasher à la surface de la Lune, tandis qu'une puissance excessive l'aurait conduit à définitivement trop s'éloigner de son orbite.
Pragyam, le robot « Sagesse » à la recherche de l'eau gelée
Mais l'alunissage n'est pas encore réussi : quatre manœuvres complexes doivent être effectuées avant le 7 septembre pour emmener Chandrayaan-2 à son orbite définitive, à 100 kilomètres au-dessus de la Lune. La première d'entre elles s'est déjà tenue, le mercredi 21 août, avec succès. Une fois son orbite circularisée, l'atterrisseur, dénommé Vikram, se détachera ensuite du lanceur pour venir se poser sur le sol désert de l'astre.Vikram conduira ainsi le robot Pragyam - « Sagesse » en sanskrit » - pour une série d'études dans le pôle sud de la Lune. Cette région, relativement inexplorée, présente beaucoup d'intérêt pour les scientifiques car elle pourrait contenir de l'eau gelée. En 2008, c'était déjà la mission indienne Chandrayaan-1 qui avait permis de prouver la présence de molécules d'eau sur la surface lunaire, sans pour autant se poser. Son successeur doit accomplir sa tâche durant un jour lunaire, soit quatorze jours terrestres.
Si la mission réussie, l'Inde deviendra la quatrième nation à poser un engin sur la Lune, après les États-Unis, la Russie et la Chine. La mission a coûté 124 millions d'euros à New Delhi, un budget relativement faible pour un projet qui viendrait concrétiser les ambitions spatiales indiennes. En avril 2019, la sonde israélienne Beresheet avait raté son alunissage et s'était écrasée sur la surface de la Lune.
Source : The Verge.