L'astéroïde Ryugu est composé d'une matière primitive propre à la formation du système solaire

Laura Audibert
Publié le 23 août 2019 à 17h49
Ryugu
© Jaumann et. al., Science 2019/AFP/HO

Les résultats d'une étude de la surface de l'astéroïde Ryugu ont été publiés jeudi 22 août, dans le magazine Science.

Les images transmises par le robot MASCOT ont révélé des matériaux primitifs, essentiels aux chercheurs pour comprendre la formation de notre système solaire.

De la formation de Ryugu

En octobre 2018, après son voyage à bord de la sonde spatiale japonaise Hayabusa2, l'atterrisseur franco-allemand MASCOT (acronyme de Mobile Asteroid Surface Scout) parvenait à se poser sur le sol de l'astéroïde Ryugu, dont l'orbite est située principalement entre celles de Mars et de la Terre.

Aujourd'hui, les clichés de la surface de Ryugu, transmis par MASCOT aux chercheurs, révèlent que l'astéroïde est constitué de deux types de roches distinctes : une foncée, rugueuse et friable, l'autre claire et lisse. Selon Ralf Jaumann, du Centre aérospatial allemand, et son équipe, auteurs de l'étude publiée par Science, cela montre que Ryugu s'est formé à partir d'un « événement cataclysmique ».


Deux hypothèses sont présentées par les chercheurs : l'astéroïde pourrait être le résultat d'une collision entre deux corps célestes qui se seraient successivement rapprochés, détachés et à nouveau rassemblés, par gravité. À moins que Ryugu n'ait été été heurté par un autre objet, dont le contact aurait entraîné des modifications de température et de pression, à l'origine de la cohabitation des deux types de matériaux observés.


Aux origines du système solaire

Mais un des éléments clés de l'étude réside dans la découverte d'inclusions de matière piégée dans la roche de l'astéroïde lors de sa formation, et similaire à la composition des météorites dites chondrites carbonnées.

Cette matière est la plus primitive que l'on connaisse : comme l'explique Ralf Jaumann à l'AFP, c'est « le tout premier matériau de la nébuleuse solaire », qui a formé les planètes de notre système.

Aussi, la suite des analyses de Ryugu, et notamment des échantillons prélevés par Hayabusa2, pourrait considérablement faire avancer les recherches en ce qui concerne la formation du système solaire. En effet, et comme le souligne à nouveau Ralf Jaumann, « pour comprendre [ comment les planètes ce sont formées ] nous devons nous appuyer sur les petits corps, ces corps primitifs, primordiaux dans l'histoire de l'évolution, afin de comprendre les premières 10 à 100 millions d'années de la formation planétaire ».

Ryugu n'a donc sûrement pas fini de nous surprendre.

Source : AFP, Science
Laura Audibert
Par Laura Audibert

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