Un satellite de SpaceX a manqué d'entrer en collision avec un satellite de l'ESA

Benjamin Bruel
Publié le 04 septembre 2019 à 07h29
Satellite

Des embouteillages dans l'espace ! L'Agence spatiale européenne (ESA) a dû activer les propulseurs d'un satellite pour éviter une collision avec un autre satellite, de l'entreprise américaine SpaceX.

L'Agence spatiale européenne (ESA) et la firme privée SpaceX ont réussi à éviter une petite catastrophe, lundi 2 septembre. Un satellite de l'entreprise fondée par Elon Musk a failli entrer en collision avec un satellite de l'ESA, qui a dû réaliser une manœuvre d'évitement. Un fait rarissime entre deux engins en activité.


Une chance de collision sur 1 000

Le satellite de l'ESA, dénommé Aeolus, stationnait à 320 kilomètres d'altitude au-dessus de la Terre. Fabriqué par Airbus, l'astronef a pour mission de mesurer les vents pour les prévisions météorologiques et fait pour cela quinze fois le tour de l'orbite terrestre chaque jour. Du côté de SpaceX, l'engin en cause n'était autre que l'un des soixante mini-satellites de la flotte Starlink envoyés en orbite en mai dernier.

Selon Holger Krag, qui dirige le Space Debris Office au sein de l'ESA, la chance de collision entre les deux satellites s'élevait à 1 pour 1 000 - ce qui est dix fois supérieur au seuil minimum nécessitant d'effectuer une manœuvre d'évitement à l'échelle spatiale. L'armée américaine, qui surveille la circulation dans l'espace, a ainsi prévenu les deux entités, et selon Forbes, SpaceX aurait refusé de déplacer son satellite.

« Nous avons informé SpaceX, qui a répondu qu'ils ne prévoyaient pas de prendre des mesures. Nous savions alors qui devait réagir », explique Holger Krag au site américain.



Une première pour l'ESA

Grâce à l'activation des propulseurs de Aeolus, tout risque de collision a été évité. Le satellite de l'ESA a depuis retrouvé son orbite opérationnelle et tout semble être rentré dans l'ordre.

L'Agence spatiale européenne a néanmoins publié un communiqué pour raconter cette mésaventure, soulignant qu'il s'agissait de sa toute première manœuvre d'évitement sur un satellite actif. « La vaste majorité des manœuvres d'évitement de l'ESA sont causées par des astronefs inactifs ou des débris spatiaux d'anciennes collisions », explique l'Agence, qui a effectué 28 fois ce type de manœuvres au cours de l'année 2018.


En réalité, ce communiqué semble surtout témoigner de l'inquiétude de l'ESA vis-à-vis de SpaceX, qui compte déployer une véritable constellation de 12 000 mini-satellites Starlink dans les années à venir. D'autant plus que la firme californienne n'est pas la seule à vouloir investir dans ce marché. « Mon inquiétude est de savoir combien de fois nous aurons à faire à ce genre d'événements dans le futur », s'interroge Holger Krag auprès du magazine américain. « C'était seulement deux satellites. Ils vont en ajouter plusieurs milliers et à différentes altitudes. Et il n'y a pas de loi ou de règle quant à la manière de réagir, tout n'est que question de bonne volonté ».

Finalement, l'anecdote interroge donc autant sur les relations entre secteur privé et public dans l'espace que sur l'ensemble des règles spatiales.

Source : Forbes
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Commentaires (10)
pascal16

Très américain, rappel en marine :
Canadien : Vous allez entrer en collision, veuillez détourner votre route.
Américain : non, vous, détournez votre route
Canadien : nous ne disposons pas de moyen de manoeuvre
Américain : Je et dis que tu vas détourner ********

Canadien : nous sommes un phare

Ben

Et très français de reprendre des infos fausses :slight_smile:

twist_oliver

Space X n’avait pas à prendre de mesure anticipative puisque leurs satellites ont forcément un mode de conduite autonome qui aurait évité la collision au dernier moment… ou pas :slight_smile:

zeebix

Tiens cette vieille blague s’est transformée en blague avec les canadiens, il faudrait veiller à faire attention à ce qu’on voit/lis avant de dire des énormités :slight_smile:

Fox_Mulder

Les sociétés privés ne devraient pas être autorisé a envoyé des objets dans l’espace. Seul les États devraient pouvoir le faire.

GRITI

Incident peu rassurant je trouve. Surtout qu’effectivement SpaceX compte rajouter encore quelques satellites…
Il serait intéressant de savoir pourquoi SpaceX a réagi de cette manière et savoir aussi si ce genre d’attitude peut-être sanctionnée. Est-ce que SpaceX aurait réagi de la même manière avec un satellite US (militaire ou pas)?
En cas de collision ça se passe comment par rapport aux éventuels débris et surtout au niveau assurances?
L’article fait vraiment passer SpaceX pour les méchants arrogants dans l’histoire. Attendons de voir s’ils réagissent et donnent des explications.

Popoulo

Tout à fait juste.

Elrix

Il ne faut pas croire toutes les conneries catastrophiques des médias français (Je ne vise pas Clubic sur le coup)

“Our Starlink team last exchanged an email with the Aeolus operations team on August 28, when the probability of collision was only in the 2.2e-5 range (or 1 in 50k), well below the 1e-4 (or 1 in 10k) industry standard threshold and 75 times lower than the final estimate. At that point, both SpaceX and ESA determined a maneuver was not necessary. Then, the U.S. Air Force’s updates showed the probability increased to 1.69e-3 (or more than 1 in 10k) but a bug in our on-call paging system prevented the Starlink operator from seeing the follow on correspondence on this probability increase – SpaceX is still investigating the issue and will implement corrective actions. However, had the Starlink operator seen the correspondence, we would have coordinated with ESA to determine best approach with their continuing with their maneuver or our performing a maneuver.”

–SpaceX, 09/03/2019

GRITI

@Elrix

Nickel! C’est beaucoup mieux comme ça. Dommage que cette info n’ait pas été mise dans l’article original, qui semble donc plutôt partial.

Merci Elrix !

Edit:
Surtout que l’article source mentionne en update la réponse de SpaceX
(Update Tuesday, September 3 – SpaceX has now released a statement clarifying their actions:

Blues_Blanche

Dommage que notre satellite n’ai pas un système de destruction de l’agresseur. L’absence de volonté de coordonner les réactions au risque en dit long sur SpaceX.

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