Ce 16 janvier, la fusée super lourde de SpaceX, Starship, réalisait son 7e vol. Si son booster a pu être récupéré lors d'une impressionnante manœuvre, son second étage n'a malheureusement pas connu un sort aussi joyeux…

Starship peu de temps avant le décollage pour son 7e vol. © SpaceX
Starship peu de temps avant le décollage pour son 7e vol. © SpaceX

Ce vol avait un objectif particulier. Pour la première fois, Starship transportait 10 charges utiles factices similaires à la prochaine génération de satellites Starlink. La fusée devait les déployer sur une trajectoire suborbitale environ 17 minutes après le début de la mission. De quoi démontrer sa capacité à acheminer des satellites dans l'espace. Mais il faudra attendre encore un peu pour crier victoire.

Bilan mitigé

Après un lancement réussi, les deux étages de Starship se sont séparés comme prévu, et la mission du booster Super Heavy a été couronnée de succès. Pour la première fois équipé d'un moteur Raptor qui avait déjà été utilisé, le premier étage a pu être guidé sans encombre jusqu'à Mechazilla, la tour de lancement également capable de capturer le lanceur une fois qu'il revient sur Terre. Une prouesse technique que SpaceX réalise pour la seconde fois avec le Super Heavy.

Pas le même son de cloche pour le second étage. La start-up a rapidement fait savoir qu'il avait subi un « démontage rapide », le terme habituellement utilisé pour les explosions, lors de son ascension. Starship devait effectuer un amerrissage contrôlé dans l'océan Indien une heure après le décollage, afin de tester la manière dont il pourrait être récupéré lors de futurs vols.

« Selon les premières indications, nous avions une fuite d'oxygène/carburant dans la cavité située au-dessus de la cloison pare-feu du moteur du navire, qui était suffisamment importante pour créer une pression supérieure à la capacité de ventilation », a annoncé Elon Musk sur X.com. Il a assuré que ces anomalies seraient rectifiées prochainement et que, « jusqu'à présent, rien ne permet de penser que le prochain lancement aura lieu après le mois prochain ».

En conséquence de cette explosion, les vols au départ des aéroports internationaux de Miami et de Fort Lauderdale-Hollywood ont été retardés d'une heure environ. La Federal Aviation Administration (FAA), agence fédérale américaine de contrôle de l'aviation, a alerté sur la présence de débris pouvant gêner les avions.

SpaceX fait du SpaceX

« Avec un test comme celui-ci, le succès vient de ce que nous apprenons, et le vol d'aujourd'hui nous aidera à améliorer la fiabilité de Starship », déclare SpaceX. Car il est important de le rappeler, ce type d'événements est fréquent lors de vols tests, c'est même dans l'ADN de la start-up de procéder à de nombreux essais avant de trouver la formule gagnante.

Néanmoins, l'explosion de Starship intervient le même jour que le tout premier vol de la fusée lourde New Glenn de Blue Origin, entreprise de Jeff Bezos. Un vol durant lequel son second étage a atteint l'orbite, un exploit qui a même été félicité par Elon Musk. Si les approches des deux entreprises sont différentes, pas sûr que SpaceX soit ravie de la situation, d'autant plus lorsque l'on sait que New Glenn pourrait potentiellement lui chiper quelques clients.

Fait notable, ce Starship, une version améliorée du précédent, comportait plusieurs améliorations : une capacité de carburant supplémentaire, un ordinateur de vol plus puissant, un système de navigation remanié ainsi que de nouvelles antennes pour mieux communiquer avec Starlink.