Pendant les 13 années durant lesquelles elle a observé Saturne et ses lunes, la sonde spatiale Cassini s'est régulièrement approchée de la plus massive d'entre elles : Titan.
Aujourd'hui, les scientifiques tentent d'expliquer la formation des lacs de méthane liquide que l'on peut y trouver. Une hypothèse veut que des explosions soient à l'origine de ces lacs.
Explosions d'azote
Sur Terre, le cycle de l'eau est bien connu. Les astronomes pensent que les lacs de Titan sont basés sur un principe semblable (mais pas identique), avec du méthane liquide en lieu et place de l'eau. En revanche, la formation de ces lacs reste un mystère.Une équipe de chercheurs a publié une étude dans Nature Geosciences émettant l'hypothèse selon laquelle ces lacs auraient été créés par des explosions d'azote contenu sous la surface de Titan. Elle précise : « Nous trouvons que la morphologie des bassins à bords surélevés est semblable à celle des cratères issus de la rencontre magma-eau sur Terre, et pensons donc que ces bassins proviennent d'explosions à proximité de la surface ».
L'étude établit également un lien avec le réchauffement relatif de la lune : « Pendant le dernier demi-milliard ou milliard d'années sur Titan, le méthane dans l'atmosphère a agi comme un gaz à effet de serre, réchauffant relativement la lune - celle-ci restant froide pour les standards terrestres (la température descend jusqu'à -180°C sur Titan). Les scientifiques ont longtemps pensé que la lune a traversé des époques de refroidissement et de réchauffement, au fur et à mesure que le méthane était épuisé et réapprovisionné par la chimie solaire. Pendant les périodes plus froides, l'azote dominant l'atmosphère, il a plu et a traversé la croûte, s'accumulant dans des bassins sous la surface ».
Nouvelle mission pour 2026
L'étude le souligne : cette hypothèse des explosions azotées concerne essentiellement les bassins dont les bords sont nets et édentés. Les Anglo-saxons parlent de « SED » (pour Sharp Edged Depression). Ce sont les poches d'azote liquide qui, en explosant, auraient formé ces bords, qui se démarquent par des formes soit irrégulières, soit circulaires. Ce sont ces formes qui incitent les chercheurs à écarter l'hypothèse de cratères d'impacts.Si elle est confirmée, cette hypothèse de la formation des lacs de méthane liquide aidera à la compréhension de Titan. La NASA a déjà prévu une nouvelle mission, baptisée Dragonfly, à destination de la plus grande lune de Saturne. La mission doit débuter en 2026, avec une arrivée prévue sur Titan en 2034.
Source : Extreme Tech