Le 13 septembre, le service européen pour l'action européenne (SEAE), c'est-à-dire l'équivalent du ministère des Affaires étrangères à l'échelle de l'Union européenne, a appelé à un effort pour une gestion durable des opérations spatiales.
L'organisation lance un « 3SOS » face à la multiplication du nombre de satellites en service.
Un SOS à l'heure des méga-constellations
Le terme de « 3SOS » n'est pas une erreur de frappe : c'est un acronyme pour « Safety, Security and Sustainability of Outer Space », désignant l'initiative lancée par la SEAE. Mais l'utilisation du SOS n'est pas innocente : pour Carine Claeys, Directrice du service, « ce sont bien trois SOS, pour ouvrir le dossier et souligner l'urgence de la situation ».Ce sentiment d'urgence est en partie né suite à la collision évitée de peu entre un satellite de SpaceX et un autre de l'Agence spatiale européenne (ESA). Si les deux acteurs en présence ont signalé que le risque était d'abord dû à des défauts techniques et à des problèmes de communication, cela a ouvert la question d'une régulation des satellites. Déjà en août dernier, la Commission européenne avait exprimé des inquiétudes quant au nombre de satellites présents en orbite.
Le 3SOS devient ainsi, entre autres, un appel à la gestion des débris, alors que de grands groupes s'apprêtent à déployer des mégas-constellations de satellites : Amazon a déjà annoncé son plan concernant une constellation de 3 200 satellites. SpaceX a fait de même pour une constellation de près de 12 000 satellites.
Des discussions à l'échelle mondiale
Les détails du 3SOS restent cependant vagues. Aucune nouvelle réglementation de régulation des satellites n'a été annoncée. Carine Claeys a appelé à une forme plus avancée de gestion des appareils, incluant le placement de transpondeurs susceptibles de mieux localiser et identifier chaque engin. Cela pourrait également impliquer une « obligation » pour les satellites de pouvoir quitter l'orbite d'eux-mêmes, lorsque la fin de leur vie approche.Pour le moment, Carine Claeys dit se concentrer sur les discussions avec les industriels, les agences spatiales et les think tank. Une conférence est prévue à cet effet en décembre, à Bruxelles. Elle dit : « J'espère que nous serons en mesure de parvenir à un accord avec tous les acteurs, dans toutes les régions du monde, pour un comportement responsable et durable ».
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Ces réunions doivent faire suite à des lignes directrices déjà exprimées en juin par le Comité des Nations unies pour l'utilisation pacifique de l'espace extra-atmosphérique (CUPEEA). Et Carine Claeys d'ajouter : « Je pense qu'un comportement responsable et une compréhension commune, à appliquer au niveau mondial, est le seul moyen pour préserver des conditions de concurrence égales pour tous ».
Source : SpaceNews