Des scientifiques ont découvert qu'un épais nuage de poussière, provoqué par un choc entre deux astéroïdes, avait pu engendrer l'avènement d'une ère glaciaire sur Terre, il y a environ 466 millions d'années. Une période froide qui a néanmoins favorisé l'apparition de nouvelles espèces animales.
Si vous êtes jeune, vous ne vous en souvenez peut-être pas, mais pendant l'Ordovicien (entre - 488,3 et - 443,7 millions d'années), la Terre a connu un épisode glaciaire majeur. Une époque bien antérieure à celle des dinosaures, dont l'apparition daterait d'il y a environ 250 millions d'années.
Chute des températures mais augmentation de la biodiversité
Ce qu'on avait toutefois du mal à établir, c'était l'origine de cette glaciation. Bien sûr, notre planète voit son climat rythmé par des phases plus chaudes et d'autres plus froides. Mais pour cette période-ci, qui a été marquée par une baisse sensible de la température, ainsi que par une explosion de la biodiversité, on soupçonnait l'influence d'un événement extérieur.Pour mener leur enquête, les chercheurs ont étudié des fragments de roche datant d'il y a environ 466 millions d'années, période correspondant à peu près à celle du début de l'ère glaciaire. Ils ont utilisé de l'acide pour dissoudre la matière rocheuse et ne conserver que les restes de poussière d'origine extraterrestre.
Une pluie continue de poussière extraterrestre
L'analyse de cette poussière leur a permis de conclure qu'une large part provenait d'une météorite appelée « chondrite ordinaire de type L ». Ils ont alors fait le lien avec un événement cosmique de l'époque.En effet, aux alentours de - 466 millions d'années, la collision de deux astéroïdes, dans une zone située entre Mars et Jupiter, a entraîné la fragmentation d'un des deux corps : une chondrite ordinaire de type L large de 150 km. Ce télescopage céleste a alors créé un épais nuage de poussière, dans lequel la Terre a circulé pendant environ deux millions d'années.
La poussière extraterrestre ne revêt toutefois pas un caractère exceptionnel pour notre planète, qui en recevrait environ 40 000 tonnes chaque année. Mais dans ce cas, il s'agissait de 400 millions de tonnes qui tombaient dans l'atmosphère tous les ans ! En filtrant la lumière provenant du Soleil, cette matière aurait contribué à diminuer la température, provoquant donc la période glaciaire. Un refroidissement qui serait intervenu de manière graduelle, permettant ainsi aux êtres vivants de s'adapter à leur environnement et à de nouvelles espèces de naître.
Source : Astronomy