Des chercheurs affirment qu'il est possible pour une planète d'avoir son orbite centrée sur un trou noir supermassif, au lieu de tourner autour d'une étoile. Une théorie considérée comme crédible, mais qu'il est difficile d'étayer par une observation.
Si on vous dit « orbite planétaire », vous pensez certainement à une révolution autour d'une étoile, comme c'est le cas de la Terre avec le Soleil. Mais ce ne serait pas la seule piste envisageable.
À partir des connaissances actuelles sur le processus de création d'une planète
En effet, certains scientifiques ont déjà émis l'hypothèse d'une orbite possible autour de trous noirs. Deux chercheurs de l'université de Kagoshima (Japon) se sont, eux, penchés sur une catégorie particulière de ces objets célestes. Ils ont ainsi simulé le processus de formation planétaire sur un trou noir supermassif, structure dont la masse est un million de fois supérieure à celle du Soleil, pour étudier ce qu'il se passerait dans ce cas.La NASA détecte un trou noir très inhabituel qui vient contredire nos théories sur l'univers
Car on dispose d'une idée assez claire de la façon dont se crée une planète. On pense que, traditionnellement, il s'agit tout d'abord d'un disque de poussière et de gaz se positionnant autour d'une étoile. Ensuite, la matière va progressivement s'agglomérer et être de plus en plus attirée, sous l'effet de la gravité. Et paf ! Ça fait une planète.
Plus de 10 000 planètes dans un seul système
Les auteurs de l'étude ont donc étudié le comportement de disques semblables, connus pour flâner à proximité de trous noirs supermassifs. Et ils ont montré que le processus décrit précédemment pouvait se reproduire de façon analogue dans cette situation.Cependant, restait la question de la déformation de l'espace-temps, provoquée par la force d'attraction gravitationnelle des trous noirs supermassifs. Mais d'après les chercheurs, les effets induits devraient être négligeables sur les planètes ainsi constituées, dans la mesure où elles seraient situées à une grande distance, comprise entre 10 et 30 années-lumière.
Par ailleurs, un tel système planétaire différerait grandement des systèmes classiques, centrés autour d'une étoile. En raison de l'énorme quantité de poussière, les planètes formées seraient effectivement 10 fois plus massives que la Terre, et leur nombre pourrait excéder les 10 000.
La théorie des scientifiques japonais a été jugée plausible par Sean Raymond, chercheur au Laboratoire d'Astrophysique de Bordeaux. Il reste néanmoins difficile d'en observer l'application dans la réalité, à cause de la distance à laquelle se situent les trous noirs supermassifs.
Source : NewScientist