Des scientifiques ont découvert l'existence d'une énorme planète lointaine, dont l'orbite est centrée sur une étoile pourtant relativement petite. Sa structure pourrait remettre en cause les connaissances actuelles concernant la formation planétaire.
Ce sont des astronomes de l'université autonome de Barcelone (Espagne) qui sont à l'origine de cette révélation. Comme souvent dans ce domaine, la planète, située à environ 31 années-lumière de nous, a été affublée d'un nom abscons : GJ 3512 b.
Une étoile presque dix fois plus petite que le Soleil
Ce qui est insolite avec cet astre, c'est sa taille, 46 % supérieure à celle de Jupiter, la plus volumineuse du système solaire. Il est assez rare d'observer des planètes de cette dimension, et plus l'étoile au centre de leur orbite est petite, plus ce phénomène paraît improbable. Or, dans le cas de GJ 3512 b, dont la période de révolution est de 204 jours, la taille de l'étoile en question ne représente que 12 % de celle du Soleil.Une telle configuration est si inhabituelle que les chercheurs ont d'abord cru à deux étoiles gravitant l'une autour de l'autre. Mais après étude approfondie, il s'est avéré que GJ 3512 b était bien une planète géante.
Une formation incompatible avec les modèles classiques
Et cette découverte soulève des questions, en particulier sur la manière dont s'est formé cet astre gigantesque. Car actuellement, comme nous l'évoquions dans l'article sur les planètes orbitant autour d'un trou noir, on pense que la formation planétaire résulte d'un amas de poussière et de gaz autour d'une étoile. Et ce, jusqu'à la fabrication d'un noyau suffisamment volumineux pour créer une atmosphère grâce à sa gravité.Mais en appliquant ce modèle à la configuration de GJ 3512 b, les scientifiques se sont aperçus qu'il était impossible d'obtenir un tel objet de cette façon. Ils ont donc dû privilégier une autre hypothèse, en l'occurrence celle dite de l'instabilité gravitationnelle. Selon cette théorie, la planète se serait formée à partir de l'effondrement spontané et soudain d'un disque de gaz, aboutissant à la création de son noyau.
D'après les auteurs de l'étude, une telle conclusion impliquerait que le processus de création planétaire serait plus diversifié que prévu. Et cela pourrait signifier l'existence d'un nombre plus important de planètes géantes que ce qui était jusqu'à présent imaginé.
Source : NewScientist