Une équipe de chercheurs présente des preuves confirmant la théorie d'une très violente explosion dans notre galaxie il y a 3,5 millions d'années. Soit, à son échelle, il n'y a pas si longtemps que cela.
Des scientifiques du Centre of Excellence for All Sky Astrophysics in 3D (Astro 3D), financé par l'Australian Research Council (ARC), sont sur le point de publier un article dans la revue The Astrophysical Journal, étayant l'hypothèse d'une explosion du cœur de la Voie Lactée il y a environ 3,5 millions d'années.
Des conséquences aussi aux alentours de la Voie Lactée
L'événement a profondément bouleversé notre galaxie bien sûr, mais a aussi eu des conséquences en-dehors de celle-ci. Le Petit Nuage de Magellan et le Grand Nuage de Magellan, deux galaxies naines situées à proximité et considérées comme des satellites de la Voie Lactée, ont aussi été impactés.D'après les chercheurs, la violence de l'explosion ne laisse que peu de place au doute quant à sa nature : elle aurait ainsi été déclenchée par l'activité nucléaire autour du trou noir Sagittarius A*, qui pourrait d'ailleurs se dévoiler en vidéo dans les années à venir. Ce trou noir est environ 4,2 millions de fois plus massif que notre soleil. Et il y a 3,5 millions d'années donc, le phénomène aurait créé deux énormes cônes d'ionisation traversant toute la Voie Lactée. Logiquement, le diamètre de ces cônes, réduit aux abords du trou noir, s'est très largement étendu en s'éloignant, puis en sortant de la galaxie.
Ces mystérieux trous noirs
« Une énorme explosion d'énergie et de radiations est sortie du centre galactique pour pénétrer dans la matière environnante. Cela montre que le centre de la Voie Lactée est un endroit beaucoup plus dynamique que nous l'avions imaginé auparavant. Nous avons de la chance de ne pas y vivre », a réagi Lisa Kewley, directrice d'Astro 3D.« Ces résultats changent radicalement notre compréhension de la Voie Lactée », estime pour sa part Magda Guglielmo, co-auteure de la publication et chercheuse à l'Université de Sydney. « Nous avons toujours pensé que notre galaxie était inactive, avec un centre très peu lumineux. Ces nouveaux résultats ouvrent au contraire la possibilité d'une réinterprétation complète de son évolution et de sa nature », explique-t-elle.
Le travail est donc bien loin d'être terminé. Il existe en effet encore de nombreuses incompréhensions concernant l'évolution des trous noirs et leur manière d'interagir avec les galaxies...
Source : ScienceDaily