La NASA organise la première sortie extra-véhiculaire féminine, en urgence

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 16 octobre 2019 à 13h58
ISS EVA
L'astronaute Drew Morgan sur l'ISS le 11 octobre

Enchaînement actuellement les sorties en scaphandre sur les flancs de l'ISS, la NASA doit réorganiser son planning à cause d'une panne. La première EVA entièrement féminine de l'histoire aura donc lieu ce vendredi 18 octobre.

Sur la Station Spatiale Internationale, une part importante des travaux de ce mois d'octobre est dédiée au changement d'anciennes batteries nickel-hydrogène par de nouvelles unités lithium-ion, livrées par le cargo japonais HTV-8 le mois dernier. La tâche est difficile puisqu'il faut déplacer ces imposants blocs pour les installer tout au bout de la gigantesque poutre centrale de la station, où sont fixés panneaux solaires et régulateurs de chaleur. Deux sorties ont déjà eu lieu les 6 et 11 octobre, avec les astronautes NASA Christina Koch et Andrew Morgan, qui ont réussi à prendre de l'avance sur le planning.

Une sortie d'urgence

Lors de ces sorties, les dispositifs de chargement des batteries (que l'on appelle des BDCU pour Battery Charge/Discharge Unit) sont logiquement mis hors ligne. Mais l'un des trois dispositifs, éteint le 11 octobre, ne s'est pas rallumé correctement. Or, quel intérêt y a-t-il à avoir des batteries neuves si on ne peut pas les charger ? Il faut donc aller remplacer d'urgence ce BDCU et essayer de comprendre pourquoi il est tombé en panne avant de continuer les changements de batteries. Une sortie EVA (Extra-véhiculaire) « d'urgence », car non planifiée, est ainsi prévue le 18 octobre.

La NASA souhaite par ailleurs étudier les procédures de mise en fonction durant quelques semaines, afin de s'assurer que ni celles-ci, ni les nouvelles batteries ne soient à l'origine de ces pannes (une autre ayant eu lieu au printemps 2019).

Fini les polémiques

Pour faire face à ce changement de programme, la NASA disposait de plusieurs options d'équipage : l'agence a choisi de proposer ce travail à Jessica Meir (qui devait initialement aller remplacer des batteries cette semaine) et Christina Koch (qui a effectué les sorties précédentes, les 6 et 11 octobre). A priori anecdotique, cette situation est en fait une première historique : en 58 ans de vols habités, jamais une mission extra-véhiculaire n'a été effectuée par deux femmes. Il s'agit donc de la première sortie en scaphandre entièrement féminine de l'histoire de l'exploration spatiale.

L'événement sera particulièrement suivi, notamment à cause d'une polémique embarrassante pour l'agence américaine, qui avait beaucoup communiqué quant à la première sortie EVA entièrement féminine en mars dernier... Avant qu'un changement impromptu de scaphandre n'empêche l'astronaute Anne McClain d'en faire partie. Cette fois, plus de soucis de taille, les combinaisons sont prêtes, et les deux astronautes vont pouvoir relever le défi de cette opération d'urgence.

Source : Spacenews
Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender
Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (3)
carinae

effectivement “anecdotique” même si c’est une 1er … Ça ne va pas faire avancer le schmilblick ! :slight_smile: :slight_smile:

notolik

A mon avis, l’absence de gravité et la combinaison rendent plus difficile la manipulation des boulons que des “imposants blocs”…
Tout est compliqué dans une EVA. L’endurance et la préparation l’emportent largement sur la force physique.
Aller les filles !!!

ebottlaender

Les écrous, pas les boulons :wink:
C’est la tradition dans une EVA, il y a toujours un écrou qui ne veut pas. Dans ce domaine comme dans bien d’autres (à de très rares exceptions) les femmes sont aussi capables que les hommes.

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