À court de carburant après sept années de mission scientifique, les deux sondes de la mission Van Allen ont été mises hors service. Elles ont mesuré nos « ceintures de radiations » et permis de mieux en comprendre les mécanismes.
Découvertes à l'occasion du lancement du tout premier satellite américain Explorer-1, les ceintures de Van Allen sont restées mal comprises durant quelques décennies. Formées par des particules chargées capturées par le champ magnétique terrestre, elles posent problème à l'électronique de bord des sondes. Elles peuvent en effet perturber les signaux des satellites et entraîner un certain danger pour la santé des astronautes. Le 30 août 2012, la NASA envoyait donc deux sondes identiques sur une orbite elliptique traversant régulièrement toutes les couches de Van Allen pour étudier le phénomène. Avec, par ailleurs, un grand succès initial, puisqu'après seulement quelques jours de mesure, les satellites mesuraient la trace d'une troisième zone (ou ceinture) de radiations en période de forte activité solaire.
Plongée dans les ceintures
Il était essentiel à cette mission de disposer de deux satellites se suivant à quelques milliers de kilomètres d'écart, pour bien mesurer les différences de milieu, mais aussi pour comprendre à quelle vitesse les ceintures de radiations peuvent évoluer. Les ceintures sont en effet plus dynamiques que ce qui était jusque là imaginé, se contractant ou s'étendant en fonction des vents solaires et des plus petites variations de champ magnétique.Pour leurs mesures, les sondes sont équipées d'un blindage protégeant leur électronique, mais aussi et surtout, de cinq instruments scientifiques chacune.
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À court de carburant !
Trois mois après sa sœur jumelle, la seconde sonde a été désactivée le 18 octobre. Prévues pour une durée de vie de deux ans, les sondes (de 750 kg chacune) ont largement dépassé leur calendrier initial, fournissant une véritable mine de données pour les équipes scientifiques. Surtout, les instruments ont tous survécu à des centaines de passages dans cet environnement difficile ! Elles devaient, malgré tout, périodiquement ajuster leur trajectoire.Lire aussi :
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Elles sont donc arrivées à court de carburant. La NASA a réalisé une dernière manœuvre pour abaisser le point le plus bas de leur orbite à seulement 240 km d'altitude. De ce fait, d'ici environ 15 ans, les deux sondes de Van Allen ne seront plus que des débris et iront se désintégrer dans l'atmosphère.
Source : Spaceflight now