C'est « par chance » que Christina Williams, une astronome de l'université de l'Arizona, aurait découvert une nouvelle galaxie. Située à 12,5 milliards d'années-lumière de la Terre, celle-ci daterait de l'Univers primitif.
Ce « yéti cosmique », pour reprendre l'expression de la communauté scientifique, pourrait fournir des informations sur la formation de certaines des plus grandes galaxies connues.
Et 12,5 milliards d'années plus tard, la lumière fut...
Christina Williams, qui a travaillé de pair avec d'autres astronomes américains et australiens, a publié cette découverte dans l'Astrophysical Journal. Auprès de CNN, elle a rapporté que celle-ci tenait davantage de la chance. La scientifique a en effet expliqué avoir remarqué de légères lueurs dans des observations issues de l'ALMA, un ensemble de télescopes situé dans les montagnes du Chili. Ces lumières étaient situées dans une zone de l'espace où aucune galaxie n'était répertoriée jusqu'alors.« C'était vraiment mystérieux, parce que la lumière ne semblait pas du tout provenir d'une galaxie connue », dit-elle.
Elle ajoute : « Quand j'ai vu que cette galaxie était invisible à toute autre longueur d'onde, j'ai été très excitée parce que ça voulait dire qu'elle était probablement très lointaine et cachée par des nuages de poussière ». La lumière observée par les astronomes serait ainsi issue des particules chauffées par les étoiles durant la formation des jeunes galaxies. Située à 12,5 milliards d'années-lumières, la lumière qui parviendrait de celle-ci serait alors celle d'un univers à ses débuts.
Un « yéti cosmique »
D'après CNN, les astronomes comparent cette découverte à une potentielle découverte du Yéti : faute de preuves de son existence, ces galaxies appartenaient jusque-là au folklore. Aujourd'hui, les scientifiques disposeraient de la preuve de l'existence de galaxies « monstres », soit des galaxies massives dans l'Univers primitif. Pourtant, une observation datant d'une période similaire (12,4 milliards d'années-lumière) avait déjà été réalisée l'année passée par des scientifiques japonais.Ces galaxies se démarquent par leur vitesse à former de nouvelles étoiles. Ivo Labbé, co-auteur de l'étude à l'université de Melbourne, explique : « Nous nous sommes rendus compte que la galaxie était en réalité un monstre comportant autant d'étoiles que notre Voie Lactée, mais débordant d'activité et formant de nouvelles étoiles 100 fois plus rapidement que notre propre galaxie ».
Kate Whitaker, également co-auteure de l'étude et professeure à l'université du Massachusets, garde ses précautions. « Ces galaxies cachées nous intriguent. On se demande si ce n'est que la partie visible de l'iceberg, avec un tout nouveau type de population de galaxies qui ne demande qu'à être découvert », déclare-t-elle. En d'autres termes, il reste à savoir si la galaxie nouvellement découverte est un cas isolé ou non. Des réponses pourraient venir du télescope spatial James Webb, que la NASA prévoit d'envoyer dans l'espace en 2021. Une fois lancé, celui-ci pourrait analyser ces galaxies plus en profondeur. Christina Williams explique : « Il sera capable de regarder à travers le voile de poussière, afin que nous puissions comprendre quelle est la taille réelle de ces galaxies et à quelle vitesse elles grandissent. Cela permettra de mieux comprendre pourquoi nos modèles échouent à les expliquer ».
Source : CNN