En février dernier, la Chine a affirmé sa volonté de mettre au point une station spatiale solaire pour 2025, avec des objectifs de production allant jusqu'en 2050. Le pays réaffirme cette volonté, avec cette fois l'objectif d'une station prête en 2035.
Le concept, venu de la science-fiction, se rapproche finalement de la réalité, le pays ayant déjà entamé la construction d'une base test.
Produire un mégawatt spatial
Cette base se situe à Bishan, dans la région de Chongqing, au sud-ouest de la Chine. Lancée grâce à un investissement de 200 millions de yuan (environ 25,5 millions d'euros), les chercheurs doivent y mettre au point une technologie de transmission d'énergie, sans fil et plus performante, permettant un impact réduit sur son environnement.L'objectif initial, qui prévoit de produire un mégawatt d'électricité dans l'espace d'ici 2030, a été repoussé. Désormais, l'échéance est fixée à 2035. À cette date, le pays souhaite disposer d'une station d'environ 200 tonnes. Selon Wang Li, un chercheur de l'institut CAST (China Academy of Space Technology), cette station devra être capable de « capter les rayons du Soleil qui n'atteindraient jamais la Terre ».
Ces rayons seraient ensuite convertis en micro-ondes avant d'être envoyés vers la Terre. Le chercheur déclare : « Les recherches dans ce domaine stimuleront la science spatiale et l'innovation du pays dans les industries émergentes telles que les transports spatiaux commerciaux ». Il ajoute que, « en comparaison des énergies fossiles traditionnelles, qui sont de plus en plus rares et à l'origine de graves problèmes environnementaux, l'énergie solaire spatiale est plus efficace et durable, offrant une solution d'alimentation fiable pour les satellites et les zones sinistrées ou isolées sur Terre ».
De la science-fiction à la réalité
L'idée d'une centrale solaire spatiale a été émise pour la première fois par Isaac Asimov, un auteur de science-fiction, en 1941. Elle a ensuite été évoquée en 1968 par l'ingénieur en aérospatiale américain, Peter Glaser, qui a commencé la rédaction du premier projet en la matière.Depuis, d'autres pays s'y sont essayés. Le Japon a lancé un projet similaire en 2009. En 2010, Astrium, la filiale d'Airbus (alors EADS), a lancé un programme visant à rediriger les rayons solaires sur Terre grâce à des satellites.
La Chine, de son côté, n'en est pas à son coup d'essai. Depuis 2008, l'énergie solaire spatiale est même classée parmi ses principaux programmes de recherche, et le pays est déjà à l'origine de diverses avancées concernant la transmission d'énergie sans fil. L'installation d'une centrale solaire spatiale s'annonce cependant laborieuse, celle-ci nécessitant le lancement et l'installation de milliers de panneaux photovoltaïques.
Source : ECNS