Des astronomes ont révélé, dans un document publié dans la revue Nature, avoir trouvé un trou noir stellaire dont la masse est équivalente à 68 masses solaires. Un chiffre étonnant faisant dire à l'équipe qu'un tel phénomène « ne devrait même pas exister selon la plupart des modèles actuels ».
En comparaison, les chercheurs estiment que la plupart des trous noirs pèsent moins de 30 masses solaires.
Un trou noir inattendu pour notre galaxie
Le terme est intuitif à juste titre : une masse solaire correspond à la masse du Soleil. Un trou noir de 30 masses solaires est donc 30 fois plus massif que le Soleil. Lorsqu'un trou noir pèse de cinq à quelques dizaines de masses solaires, on parle alors de trou noir stellaire.Le trou noir fraîchement découvert en fait partie. Correspondant à 68 masses solaires, il n'est pas le plus massif jamais découvert (les trous noirs dits « supermassifs » peuvent peser plusieurs millions, voire plusieurs milliards de masses solaires), mais reste extraordinaire pour un trou noir stellaire présent dans notre galaxie. Jifeng Liu, qui a dirigé l'équipe d'astronomie à l'Observatoire astronomique national de Chine, a déclaré que « les trous noirs d'une telle masse ne devraient même pas exister dans notre galaxie, selon la plupart des modèles actuels de l'évolution stellaire ».
Il ajoute : « Nous pensions que les étoiles très massives, avec une composition chimique typique de notre galaxie, rejetaient la majeure partie de leur gaz dans des vents stellaires puissants à l'approche de la fin de leur vie. Par conséquent, elles ne devraient pas laisser derrière elles un trou noir aussi massif ».
Hypothèse confirmée
Les trous noirs n'émettant pas de lumière, les astronomes disposent d'autres techniques pour les repérer. L'une d'elle consiste à repérer les rayons-X produits lorsque le gaz d'une étoile est aspiré par un trou noir à proximité.C'est la méthode partiellement utilisée par l'équipe de chercheurs chinois. Ils ont utilisé le télescope LAMOST, situé en Chine pour repérer un trou noir faisant partie d'un système binaire (constitué de deux étoiles gravitant autour d'un centre de gravité commun). Celui-ci est situé à 15 000 années-lumières de la Terre, dans un système baptisé LB-1. Les scientifiques ont également déduit la présence d'un trou noir par les accélérations périodiques qu'effectuent l'autre étoile du système.
Cette découverte confirme des hypothèses émises il y a quelques années. Depuis 2015, le détecteur d'ondes gravitationnelles LIGO repère la fusion de trous noirs stellaires, laissant supposer que des trous noirs d'au moins 70 à 80 masses solaires existent depuis longtemps dans des galaxies éloignées.
Source : Physics World