Après son décollage de Nouvelle-Zélande, le petit lanceur Electron a emmené sept satellites en orbite basse, tandis que pour la première fois l'entreprise tentait de ramener un étage à travers l'atmosphère.
Et de six
RocketLab n'aura pas failli à sa réputation de « pépite » du NewSpace, en lançant ce 6 décembre à 9h19 (heure de Paris) sa petite fusée Electron, depuis le site de Mahia en Nouvelle-Zélande. Un dixième décollage avec beaucoup d'enjeux, le premier étant de montrer qu'en 2019 l'entreprise a réussi à doubler sa cadence de décollage par rapport à l'année précédente (2017 : un vol raté, 2018 : trois vols réussis, 2019 : six vols réussis donc).RocketLab et son patron, Peter Beck, ont ainsi effectivement réussi leur pari tandis que leurs plus proches concurrents n'ont même pas encore volé. Pour ce sixième lancement, sept satellites étaient sous la coiffe, parmi lesquels le petit satellite japonais d'ALE Co., dont l'objectif, décrié, est de simuler sur commande une pluie de météores traversant le ciel, avant sa rentrée atmosphérique. Il est accompagné de six satellites « PocketQubes », destinés à des démonstrations technologiques en orbite : deux pour l'ESA, deux pour la Hongrie, un espagnol et un allemand.
Nouveautés sur Electron
Pour ce décollage, qui marquait déjà les dix ans d'opérations de l'entreprise (RocketLab lançait en effet à cette date en 2009 sa première toute petite fusée suborbitale), le lanceur Electron était équipé de plusieurs nouveautés. Des moteurs très légèrement plus puissants ont notamment permis de renforcer sa structure et il embarquait cette fois des micro-propulseurs pour s'orienter après la phase de propulsion « classique ».Et pour cause, RocketLab vise, à terme, à récupérer le premier étage de sa fusée... Mais ne peut se permettre comme SpaceX d'embarquer du carburant pour rallumer les moteurs et freiner à travers l'atmosphère. L'étage doit donc rentrer seul et freiner de façon passive, dirigé par ses petits jets de gaz froids.
Faire le mur
Le P.-D.G. Peter Beck a annoncé après le vol que le premier étage d'Electron avait pour la première fois passé « le mur » (c'est-à-dire la rentrée atmosphérique) et avait continué à fournir une véritable mine de données jusqu'à toucher l'océan. Reste maintenant à réussir les étapes suivantes : le déploiement de parachutes et la récupération par hélicoptère, avant d'envisager une réutilisation des étages.L'entreprise, contrairement à ses concurrents, n'espère pas de baisse des coûts avec un lanceur réutilisable, mais souhaiterait s'en servir pour augmenter la cadence de ses vols. En effet, étant le seul opérateur hors Chine à proposer des décollages à faible capacité (moins de 200 kg en orbite basse) et à faibles coûts, le carnet de commande de RocketLab est paralysé par l'afflux de nouveau clients.
Source : NASA Space Flight