À l'issue de la réunion ministérielle qui a défini ses budgets, l'agence spatiale européenne a investi 70 millions d'euros sur trois ans dans la start-up ClearSpace. La mission de démonstration, nommée ClearSpace-1, devrait décoller en 2025.
Chercher un Vespa
L'agence spatiale européenne (ESA) avait réussi à faire inscrire la lutte contre les dangers spatiaux dans ses priorités, et la thématique des débris en orbite y figure en bonne place.C'est dans ce cadre qu'elle a signé avec la start-up suisse ClearSpace un contrat pour une mission de démonstration : un petit véhicule devra décoller à l'horizon 2024-2025 et se rendre en orbite basse pour s'accrocher à un débris de 100 kg et le ramener brûler dans l'atmosphère. L'objet n'a pas été choisi au hasard, puisqu'il s'agit de adaptateur Vespa qui a permis de mettre en orbite le satellite de l'ESA, Proba-V, en 2013, sur un lanceur européen Vega. L'objet est actuellement en orbite à 800 x 660 km d'altitude.
Petite structure, grandes ambitions
La sélection de ClearSpace pour mener à bien le projet apparaît pourtant comme une surprise, au regard du budget final qui devrait monter jusqu'à 125 millions d'euros. Il s'agit en effet d'une petite start-up suisse qui emploie seulement neuf personnes actuellement. Toutefois, l'entreprise compte se servir de cette mission comme d'un tremplin pour embaucher plusieurs dizaines d'employés, et ne travaillera par ailleurs pas seule sur ce projet : le véhicule, qui sera équipé de quatre bras robotisés fera intervenir tout un consortium d'entreprises européennes. On peut imaginer que celles qui ont participé à la démonstration en orbite (RemoveDebris) seront sur les rangs.Une cible représentative
La mission, nommée ClearSpace-1, emmènera d'abord le véhicule sur une orbite à environ 500 km d'altitude pour une suite de tests avant d'aller approcher et désorbiter l'adaptateur Vespa. L'objectif futur étant qu'un véhicule de service dédié à la désorbitation ne rentre pas lui-même dans l'atmosphère, et puisse repartir « à l'assaut » d'autres débris. Celui-ci a été choisi parce qu'il présente un profil identique à celui de nombreux satellites présents et futurs en orbite basse : une petite taille et une centaine de kilogrammes.« Imaginez comme il serait dangereux de naviguer en pleine mer si toutes les épaves de tous les navires perdus dans l'histoire étaient en train de dériver à la surface de la mer. C'est la situation actuelle en orbite, et nous ne pouvons accepter que cela perdure », a rappelé Jan Worner, le directeur de l'ESA.
Source : Space News