Ariane fête ses 40 bougies ! Redécouvrez l'histoire de ce fleuron de l'aérospatial français

Mathilde Rochefort
Publié le 24 décembre 2019 à 16h49
ariane-1
© Wikimédia / ignis

La célèbre fusée Ariane célèbre aujourd'hui ses 40 ans. Et même s'il a essuyé quelques échecs, le lanceur européen a, depuis son inauguration, effectué pas moins de 250 vols. Retour sur son histoire fascinante, qui est encore loin de s'achever.

Nous sommes le 24 décembre 1979, il est 14h13 heure locale, et les quelques 150 collaborateurs qui travaillent d'arrache-pied au centre de lancement de Kourou en Guyane française sont en émoi : la fusée Ariane 1, vaisseau haut de 47 mètres et pesant 210 tonnes, est sur le point de réaliser son premier vol.

Un contexte très difficile

À l'époque, les États-Unis viennent de lancer leur très ambitieux programme Space Shuttle, et annoncent que les lanceurs conventionnels sont sur le point de disparaître. Le défi est de taille pour l'Europe, qui a connu un échec cuisant avec sa fusée Europa quelques années auparavant. Cette fois-ci, c'est le Centre National d'Études Spatiales (CNES) qui est principalement en charge du projet, aux côtés de 50 entreprises réparties dans dix pays.

Si le lancement d'Ariane en date du 24 décembre 1979 est à ce point crucial, c'est parce que neuf jours plus tôt, le 15 décembre 1979, la fusée n'a pas pu décoller, malgré l'allumage du moteur. En cause : un souci de paramétrage qui doit être réparé sous neuf jours. Dans le cas contraire, l'intégralité du projet menace d'être abandonné.

« Une joie inexprimable »

On ne peut qu'imaginer la joie des chercheurs lors du décollage réussi d'Ariane. Yves Sillard, alors directeur général du CNES, a d'ailleurs conté à l'AFP que ce lancement avait engendré « une joie inexprimable » auprès de ses équipes. Même son de cloche pour les spectateurs qui ont assisté à l'événement et applaudi cet exploit.



Cette réussite a permis à la France, mais aussi à l'Europe, de rayonner enfin dans le domaine spatial, à l'échelle internationale, et plus précisément dans celui des lancements de satellites, alors clairement dominé par les Américains. « S'il n'y avait pas eu ce tir il y a 40 ans, il n'y aurait pas d'industrie spatiale européenne telle qu'elle existe aujourd'hui », a affirmé à l'AFP le président du CNES, Jean-Yves Le Gall.

Lancement d'Ariane 6 prévu pour 2020

Depuis cette date, quatre autres fusées Ariane ont été conçues. Comme dans tout programme spatial, quelques échecs ont compliqué le parcours du lanceur européen, à l'image de l'explosion impressionnante d'Ariane 5 lors de son premier décollage.

Dans l'ensemble, néanmoins, ce programme reste un réel succès, Ariane ayant d'ailleurs réalisé son 250ème vol le 26 novembre dernier.

Désormais, les yeux sont rivés sur Ariane 6, dont les premiers tests ont été réussis et qui devrait effectuer son premier vol en juillet 2020.



Il faut dire que malgré l'arrêt du programme Space Shuttle de la NASA en 2011, la concurrence est relevée avec l'arrivée d'entreprises privées, SpaceX en tête, sur ce marché dans les années 2000.

2020 s'annonce donc capitale pour Ariane.

Source : Phys.org
Mathilde Rochefort
Par Mathilde Rochefort

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Commentaires (10)
Fulmlmetal

Ce n’est pa sune question de capacité mais de volonté politique. L’europe n’a jamais voulu s’embarquer dans de couteux programmes habités alors qu’elles pouvaient utiliser à moindre frais les lanceurs russes ou américains. cela dit, Ariane 5 avait été conçu pour être man-rated, c’est à dire apte à lanceur des capsules habitées

Fulmlmetal

Quelques erreurs et oubli dans l’article. par exemple le « 15 décembre 1970 », non c’est 1979.
Prétendre ensuite que le programme entier aurait été abandonné si le moteur n’avait pas pu etre réparé sous 9 jours c’est du grand n’importe quoi. Ariane c’est des années de developpement et d’investissement énorme, je doute que tout aurait été abandonné à cause d’un moteur non réparé à temps.
Je trouve aussi que l’article oubli un point clé de l’histoire. Pourquoi Ariane et l’agence européenne existent ? il faut savoir que Ariane existe parce que les américains faisaient un chantage. A l’époque eux seuls en occident avaient la capacité de lancer des sat et ils profitaient de cette position dominante pour interdire l’europe d’envoyer des sat commerciaux, donc en concurrence avec les leurs. L’Europe a donc du créer son lanceur pour être indépendant et pourvoir lancer ce qu’elle voulait et on connait la suite, les américains s’en sont mordu les doigts.

L’arrivée de SpaceX est au contraire un très bon moteur de motivation et d’innovation, ça va pousser un peu l’europe qui avait tendance à se reposer sur ses lauriets. Beaucoup prédisaient la mort d’Ariane avec SpaceX, sauf que finalement c’est la seule à avoir résisté et les victimes ont été les autres Sea Launch (russe+USA), les russes (Proton principalement) et les autres lanceurs américains (Atlas et Delta).

Fulmlmetal

Ariane ne disparaitra pas pour la simple et bonne raison que derrière elle est soutenu par les états membres européens. Bien qu’Arianespace soit une société privée qui gère les contrats avec les clients et les lancements ça reste malgré tout une initiative stratégiquement soutenu financièrement par les gouvernements. Donc aucune raison qu’Ariane disparaissent. Il en va de l’indépendance de l’europe à envoyer ses satellites commerciaux, scientifiques et militaires.

rexxie

À moyen terme, tout lanceur non réutilisable sera commercialement condamné, à moins d’être soutenu par l’État à grands frais.

Niverolle

Tu as un exemple de lanceur réutilisable qui à réussi à écraser le marché, ou qui n’est pas soutenu à grand frais par l’état ?
Si tu penses au Falcon, premièrement il n’a eu qu’un impact marginal sur les manifestes des autres lanceurs (qui étaient déjà pleins avant, et qui le sont toujours), et deuxièmement la NASA a assumé une bonne partie de ses coûts de développement (à minima pour la moitié, mais bien plus si on tient compte du fait que Space X bénéfice en plus du savoir et savoir-faire du centre Goddard) .

redosk

Après ce n’est pas qu’une question de coût mais de cadence… Quant à affirmer que sont soutenus à « grands frais » par l’État je n’en suis pas certain puisqu’ils reviennent moins cher au final qu’ULA…

Quant à Arianespace, le problème, c’est qu’on les entend plus parler de SpaceX que de ce qu’ils comptent faire à l’avenir. Pas une fois, en interview, Stéphane Israël ne vient chouiner sur le soutient qu’a SpaceX du gouvernement, qu’ils facturent les missions des institutions au double des missions commerciales blablabla…

Niverolle

Comparer Space X et ULA n’est pas aussi simple car ULA se traîne des contraintes politiques et militaires d’un autre temps.
Le moteur russe RD-180 en est le parfait exemple, un coup les politiques disent qu’il faut collaborer avec la Russie, un coup ces mêmes politiques disent qu’il ne faut plus le faire. Et comme il faut plaire à tout les états américains, la production est totalement dispersée, avec des dizaines de réunions quotidiennes aux quatre coins du pays (on a le même problème en Europe). Quand à l’armée elle exige de ses larbins une disponibilité totale ainsi que la capacité technique de pouvoir répondre à tous les scénarios possibles et imaginables (autant dire que Space X n’en a ni l’envie, ni les moyens). Ce n’est donc pas surprenant si ULA détient tous les records de fiabilité et de précision, mais (effectivement) à quel prix !.
Quand à Stéphane Israël son job est effectivement de pleurer auprès des politiques. Mais je te rassure, Elon Musk est très fort aussi à ce jeu là (le coup du RD-180 est largement de son ressort).

rexxie

Tu me parles au passé alors que je parlais du futur.
Comme ça si tu te trouves un gros client, tu assumeras que c’est lui qui paye pour le développement de ta boîte? On appelle ça du commerce. On fabrique des produits et les gens achètent… ou pas. La NASA n’a pas financé SpaceX, la NASA est un CLIENT de SpaceX, elle est allé en appel d’offres avec des besoins spécifiques, et SpaceX, 100% privé, a remporté plusieurs contrats. SpaceX développe et fabrique ses propres moteurs, et pratiquement tout le contenu des lanceurs. Ils innovent sans arrêt. Ils sont en tête, courent plus vite et ne regardent même pas derrière.

Musk fabriquait ses premières fusées à 15 ans. Il a développé sa propre expertise et sait s’entourer des meilleurs jeunes ingénieurs. Son génie des affaires et son dynamisme crée une synergie qui les propulse au sommet. Shotwell est son bras droit, elle met en oeuvre ses idées avant-gardistes avec ses équipes.

SpaceX bénéficie de l’expérience de +60 ans d’aérospatial, de la NASA, des Soyouz, du centre Goddard, de l’USAF, de von Braun etc etc… N’est-ce pas comme ça qu’on apprend? Ou doit-on exclure tout ce qui a existé avant pour être reconnu et original???
Que dire d’ Ariane qui va construire ses premières ré-utilisables dans 2 ans, du plagiat? Allons donc!

Si la moitié de mes ventes de carottes sont aux gens de la ville, est-ce que ce sont à eux que je dois de savoir cultiver la terre ?!? Je leur dois seulement d’avoir choisi MES carottes et de m’avoir permit d’agrandir mon entreprise. Point.

Niverolle

Quand le contribuable paye « cash » la moitié du développement de ton lanceur, il ne faut pas venir raconter que tu le fais sur fonds propre. Sans parler de l’expertise du centre Goddard (car, entre mille et un exemples, le moteur Merlin a bel et bien un glorieux ancêtre). Et c’est exactement pareil quand l’armée te paye le tiers du développement du moteur Raptor.

Bref, ton argumentation relève du fantasme, sauf que les faits sont encore plus têtus et que tout ceci devient complètement navrant…

rexxie

Bon j’ai tenté de t’expliquer que la NASA est un client et que SpaceX est entièrement privé et indépendant, mais apparemment tu n’y pige rien.
Si Musk a eut le flair d’aller chercher la NASA (et autres entreprises/gouvernements tout autour du monde) on devrait lui reprocher ?!? Tu devrais refuser l’aide des fonds public, contrats et subventions sous quel prétexte lorsqu’il s’adresse spécifiquement à ton expertise dans un domaine pointu??

Tu sembles aussi oublier que la Falcon 9 (9 moteurs) et la descendante directe de la Falcon 1 (un moteur) qui fut la première fusée de classe orbitale privée à atteindre l’orbite basse, après que Musk s’y soit consacré corps et âme, à la 4ème tentative, tentative dans laquelle il avait mis jusqu’à ses derniers millions personnels, en 2008.

« Le 4e vol du lanceur le 28 septembre 2008 fut un succès. C’est la première mise en orbite effectuée par un lanceur dont tous les composants ont été conçus avec des fonds privés. »

  • Wikipedia

C’est justement le décrochage in extremis du contrat CONTRAT d’approvisionnement de la SSI qui l’a sauvé de la faillite.
Elon Musk ne serait pas rendu où il est s’il était resté assis sur ses lauriers en tétant l’argent des gouvernements comme tu l’insinues. C’est un génie inventif, persévérant et débrouillard qui a de grandes ambitions pour la race humaine et l’avancement des voyages spatiaux.

Ce qui n’enlève rien aux succès propres d’Ariane et de l’ASE! Joyeux anniversaire!
Et joyeuses fêtes aussi en passant.

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