Il est vivant ! C'est ainsi que l'université du Colorado titre son article qui présente un nouveau matériau à base de bactéries. D'après son concepteur, celui-ci pourrait être utilisé dans des constructions sur la Lune et sur Mars.
Ce matériau de construction vivant présente de nouvelles propriétés auto-régénératives qui intéressent les chercheurs.
Adapté aux conditions extrêmes
Wil Srubar, professeur à l'Université de Boulder, Colorado, a dirigé une équipe multidisciplinaire expérimentant des bactéries pour créer un matériau de construction « vivant ». Celui-ci se montrerait plus durable, car il serait capable de guérir ses propres fissures. Avant d'envisager des utilisations dans l'espace, les scientifiques affirment qu'un tel matériau serait particulièrement précieux dans les constructions soumises à des conditions extrêmes ou dans les bâtiments militaires, car les briques fabriquées à partir de ce matériau pourraient se réparer d'elles-mêmes à la suite de catastrophes naturelles ou de dommages causés par des tirs ennemis.Dans une déclaration à CNet, Wil Srubar a aussi estimé que ce matériau d'un nouveau genre conviendrait pour des constructions situées dans l'espace : « Nous pensons que ce matériau est particulièrement adapté à des environnements où les ressources sont rares, comme les déserts ou l'Arctique, et même aux constructions humaines sur d'autres planètes ». Un scénario qui ne semble pas si éloigné de la réalité, la NASA travaillant elle-même sur des combinaisons spatiales capables de s'auto-réparer.
« Vous pouvez marcher dessus, il ne cassera pas »
Concernant la solidité du matériau, celui-ci disposerait d'une résistance comparable au mortier actuel. Wil Srubar a affirmé que « vous pouvez marcher dessus, il ne cassera pas ». Au bout de 30 jours, entre 9 % et 14 % des colonies de bactéries testées par l'équipe étaient toujours vivantes. Des proportions qui semblent faibles, mais qui sont largement supérieures, d'après Wil Srubar, au 1 % de survie généralement rencontrée dans les ciments auto-régénérants.Il présenterait aussi d'autres avantages. S'il n'est pas (encore) possible de trouver un tel matériau en magasin de bricolage, Wil Srubar affirme que son coût de production serait inférieur à ceux des matériaux de construction actuels. Les bactéries qui le composent participeraient aussi à absorber le dioxyde de carbone présent autour d'elles. Le matériau est en fait un agglomérat de sable et de gélatine où les bactéries peuvent venir s'installer.
À condition qu'elles disposent de bonnes conditions de développement (la lumière, notamment), celles-ci absorbent le CO2 durant leur développement. En contrepartie, elles rejettent du carbonate de calcium, qui est l'ingrédient principal du ciment. Les différentes formes données par l'équipe, en particulier celle en tête d'article, doivent montrer la polyvalence de ce matériau que, demain, nous pourrions retrouver sur la Lune et sur Mars.
Source : CNet.