Freeman Dyson, éminent scientifique britanno-américain, est décédé la semaine dernière à 96 ans. Le physicien et mathématicien restera célèbre pour ses contributions dans de nombreux domaines, notamment dans celui de l'exploration spatiale, qui ont parfois inspiré la science-fiction.
Freeman Dyson, qui rêvait de faire voyager l'être humain dans les étoiles, s'est éteint le 28 février 2020. Il était âgé de 96 ans. Il laissera le souvenir d'un scientifique brillant, au parcours atypique.
Scientifique, mais pas docteur
Né au Royaume-Uni en 1923, le scientifique voit d'abord ses études interrompues par la Seconde Guerre mondiale. À l'issue du conflit, il décide de migrer vers les États-Unis, où il entame un cursus de doctorat à l'université Cornell. Avant même d'achever sa thèse, il obtient un poste de professeur dans l'établissement. Il continuera ensuite sa carrière sans être détenteur d'un doctorat, en dehors des diplômes honorifiques qu'il recevra par la suite.Il faut dire que le physicien se fait rapidement remarquer par ses travaux en électromagnétisme. Durant ses études, il établit une connexion entre deux théories distinctes au sujet du comportement des électrons et des protons. Un rapprochement qui contribuera certainement à l'obtention du prix Nobel de physique par les chercheurs à l'origine de ces études : Richard Feynman d'un côté, Sin-Itiro Tomonaga et Julian Schwinger de l'autre.
La sphère de Dyson
Dyson est également féru d'astrophysique. À la fin des années 1950, il participe au projet Orion, qui vise à mettre au point un vaisseau capable d'amener des scientifiques sur plusieurs planètes du système solaire. Son principe : une propulsion reposant sur des détonations d'ogives nucléaires.Mais son nom restera principalement associé à la « sphère de Dyson ». En 1960, le physicien se penche en effet sur les besoins croissants en énergie de toute civilisation avancée. Pour y répondre, il imagine alors l'idée d'une sphère immense qui entourerait une étoile, comme le Soleil, pour recueillir toute l'énergie qu'elle dégage. D'après le scientifique, on pourrait donc repérer la présence d'éventuelles civilisations extraterrestres, en partant à la recherche de la lumière infrarouge qu'une telle structure ne manquerait pas d'émettre.
Cependant, Freeman Dyson s'est aussi distingué pour ses prises de position controversées sur le dérèglement climatique. Il a, à plusieurs reprises, rejeté les inquiétudes quant au réchauffement de la planète et critiqué les scientifiques à l'origine des modèles décrivant le phénomène. Il était, quoi qu'il en soit, fermement convaincu que l'être humain disposait de solutions pour endiguer les émissions de dioxyde de carbone, comme avec la modification génétique des arbres.
Source : Ars Technica